Six mois avec sursis pour deux manifestants de Barakat

Les deux jeunes arrêtés lors d'une manifestation organisée par le mouvement « Barakat » à la veille de l'élection présidentielle, Mohamed Kadi et le ressortissant tunisien Moêz Bennacir, ont été condamnés hier à six mois de prison avec sursis par le tribunal de Sidi M'hamed à Alger.Bien que les avocats de la défense aient demandé la relaxe, les deux jeunes ont écopé tout de même de six mois de prison avec sursis. Pourtant, selon l'avocat de la défense Abdelghani Badi, « les deux jeunes ont été arrêtés dans un café à Alger et non pas lors de la manifestation ».L'avocat de la défense a aussi affirmé que le principe de « libération » des deux jeunes détenus est déjà acquis. Et de préciser qu'il y a la possibilité de faire appel « mais cela dépendra des deux concernés non des avocats ».Une telle sentence était attendue, si on se réfère au sévère réquisitoire du procureur de la République du tribunal de Sidi M'hamed contre les deux jeunes au cours la semaine dernière. Le procureur avait, en effet, requis un an de prison contre les deux jeunes en les accusant « d'attroupement non armé » et avançant l'existence « de liens entres les deux jeunes et le mouvement Barakat ».Le collectif pour la libération de Mohand et Moêz a vite réagi à l'annonce de la peine prononcée par le tribunal de Sidi M'Hamed. Il a considéré que cette peine «condamne deux innocents arrêtés et jugés arbitrairement tel que le collectif d'avocats l'a brillamment démontré lors du procès du 11 mai 2014 ».Le collectif pour la libération des deux jeunes compte poursuivre sa mobilisation pour la libération inconditionnelle et la cessation de toute poursuite à leur encontre. Il estime que « cet épisode politico-judiciaire vient rappeler que la bataille pour une justice indépendante, loin des considérations politiques du moment, est encore à mener et ne peut s'arrêter à cette demi-victoire ».Enfin, le collectif salue la large mobilisation des citoyens, militants et organisations au niveau national et international et appelle à plus de mobilisation pour une liberté totale.