Algérie

Six harraga portés disparus au large de Annaba et quinze autres arrêtés près d'Oran Ces suicidaires à la recherche d'un éden


Il ne se passe pas un jour sans qu'il ne soit fait état de tentatives d'émigration clandestine avortées, de personnes portées disparues en pleine mer ou de cadavres repêchés au large de nos 1.200 km de côtes. Les 33 harraga interceptés au large de Béni-Saf et d'Oran durant les dernières 24 heures et les six autres portés disparus dans la zone de Annaba depuis mardi dernier, confirment cette dure réalité. Va-t-on droit vers une «banalisation» de ce phénomène d'émigration clandestine ? Depuis avant-hier soir, six (06) émigrants clandestins sont portés disparus au large du littoral nord de Annaba. Selon le groupement territorial des gardes-côtes, les disparus ont été victimes d'une défaillance de leur embarcation artisanale. Alertés par l'entourage d'un rescapé faisant partie de ce groupe d'émigrants clandestins, et ayant regagné le rivage à la nage, les gardes-côtes ont aussitôt engagé les recherches en collaboration avec des plongeurs de la Protection civile pour tenter de retrouver d'éventuels survivants. Ces recherches, qui ont été entamées aux environs de 23 heures, ont abouti, jusqu'à présent, à la récupération de l'embarcation à 0,2 mile de la plage de Oued Bagrat et d'une veste contenant des documents d'identité d'un des naufragés. A l'ouest du pays, les gardes-côtes d'Oran ont mis en échec hier une nouvelle tentative d'émigration clandestine, la deuxième en moins de 24 heures, à partir des côtes oranaises. L'opération s'est déroulée dans la nuit du mardi au mercredi, aux environs de 2h 30. Quinze (15) harraga, à bord d'une petite embarcation de plaisance, ont été ainsi arraisonnés par l'unité 350 des gardes-côtes d'Oran à quelque 24 km au nord des côtes d'Oran. Selon les gardes-côtes d'Oran, les 15 harraga, âgés entre 22 et 28 ans, tous de nationalité algérienne, avaient quitté les côtes oranaises, dans la nuit du mardi aux environs de 23h 30 à partir de la localité balnéaire de Kristel à l'Est d'Oran. Ils devaient être présentés hier devant le tribunal correctionnel d'Es-Sedikia. Au cours de la matinée de mardi, dix-huit (18) autres candidats à l'émigration clandestine ont été interceptés à 10 h par l'unité 345 des gardes-côtes d'Oran, relevant de la Façade maritime ouest, au large de Béni-Saf. Les 18 harraga ont été débarqués saints et saufs au port d'Oran où ils ont subi des examens médicaux d'usage par une unité du SAMU. Ce groupe de harraga était composé d'individus originaires d'Oran, Chlef et Relizane, et âgés entre 21 ans et 33 ans. Ils ont confié aux enquêteurs avoir quitter les côtes oranaises dans la soirée de lundi à mardi aux environs de 3h du matin, à partir de la plage d'Aïn El-Turck. Après 7 heures de navigation, soit aux environs de 10h du matin, ils ont été repérés par une unité des gardes-côtes en patrouille, à quelque 50 miles nautiques au nord de Béni-Saf. L'année 2007 a été une année particulièrement meurtrière pour les candidats à l'émigration clandestine. Selon un récent bilan communiqué par le commandement des Forces navales algériennes, un total de 83 corps sans vie de candidats à l'émigration clandestine ont été repêchés durant l'année 2007. A la lumière de ce bilan, on constate que le nombre de cadavres repêchés est en constante augmentation depuis deux ans, et qui était de 29 corps en 2005 et 73 en 2006. Ce bilan ne prend pas en compte les personnes portées disparus, dont le nombre se chiffrerait en plusieurs centaines, eu égard au nombre de dossiers déposés par les familles au niveau des services de Rétablissements des Liens Familiaux (RLF) dépendant du Croissant-Rouge algérien (CRA), dont la mission est d'aider les familles à retrouver la trace de leurs enfants, comptant dans cela sur les relations qu'entretiennent le CRA avec les Croix-Rouges des pays européens, notamment espagnoles et italiennes. Selon la même source, 60 % des corps repêchés, qui étaient dans un état de décomposition très avancé, n'ont pas été identifiés. Au cours de l'année écoulée, un total de 1.530 harraga ont été arrêtés en Algérie, dont 1.485 sont des Algériens. Ces arrestations englobent l'arraisonnement en mer (1.377 personnes) et le débarquement au niveau du port (153), avait indiqué la même source. Là aussi, la tendance haussière s'est confirmée pour cette année 2007, comparativement aux deux dernières années, où 335 harraga ont été interceptés en 2005 et 1.016 en 2006. Le Commandement des Forces navales n'avait pas omis de préciser que ces chiffres concernent les personnes arrêtées et ne comprend pas les morts et les disparus ou ceux qui ont pu arriver à «bon port».


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