Algérie

Six femmes SDF à la gare routière est





Tout le monde, avant de finir par s'habituer à  leur présence, s'interrogeait sur leur situation : «Qui sont-elles ' D'où viennent-elles et pourquoi ont-elles squatté ces lieux '» Tant de questions auxquelles ces femmes s'abstiennent de répondre, laissant plutôt le mystère planer, car méfiantes et pas trop bavardes. Néanmoins, elles nous ont livré, par des propos parfois contradictoires, une partie de leurs histoires. La plus jeune ne dépasse pas les 18 ans et la plus âgée a 48 ans. Selon leurs déclarations, elles ont été chassées de Diar Errahma, à  Djebel Ouahch, où elles ont été placées, il y a plus d'une année, par décision du directeur de l'action sociale (DAS). «Nous avons été acheminées à  ce centre après avoir été ramassées de la rue par la police, et des éléments de la DAS et de la Protection civile», assurent nos interlocutrices.
L'une d'elles, qui s'est cassée le pied droit dans une tentative de suicide, nous fera comprendre que c'est plutôt volontairement qu'elle a demandé à  quitter Diar Errahma. «En fait, nous devions y rester uniquement pour une durée de trois mois, pas plus. C'est la réglementation vous savez. Mais, cela ne me convenait nullement», tient-elle à  préciser. Aujourd'hui, ces femmes s'adonnent à  la mendicité pour survivre. Elles sont en quête d'un endroit décent, un logement. Elles refusent toutes, manifestement, de retourner chez leurs familles, qui, regrettent-elles, «les ont rejetées à  la rue». Le lien familial a été rompu. «Je n'ai pas supporté les invectives de ma familles, alors j'ai fugué», dit d'une voix légère l'une de ces SDF, mère célibataire atteinte d'un handicap moteur. Celle-ci est venue de la wilaya de Blida, elle avait été placée au centre spécialisé de rééducation (CSR) avant d'être transférée à  Diar Errahma. Les autres, quant à  elles, sont de Constantine. à notre question de savoir si ces femmes ont été réellement renvoyées, le directeur du centre, Raouf  Yaïch, affirme qu'elles ont plutôt fait des mains et des pieds pour partir. Il assure qu' «elles s'adonnaient au plus vieux métier dans la journée avant de regagner Diar Erahma en fin d'après-midi», et de marteler : «C'est immoral de garder de telles personnes et faire comme si de rien n'était». Notre interlocuteur ajoute avoir averti leurs familles, jugeant leur concours indispensable.
De son côté, Salah Abadlia, le DAS, estime que ce n'est pas la faute à  Diar Erahma, ni à  celle de la direction des activités sociales, si ces femmes se retrouvent aujourd'hui dans la rue. «Nous avons tout fait pour les réinsérer dans leurs familles, mais elles préfèrent un autre mode de vie en dépit de tous les risques à  encourir», souligne-t-il, reprochant, par ailleurs, aux familles de ces SDF d'avoir abandonné leurs filles. Salah Abadlia imputera à  certains responsables, membres du comité des SDF, le fait d'avoir manqué à  leur devoir. Il citera le maire de Constantine qui, déclare-t-il, « n'a jamais siégé aux réunions du comité». Notre interlocuteur terminera en conclusion: «Et on attend à  ce que la DAS fasse tout … c'est faux.», faisant comprendre qu'il n'a pas de solution pour ces indigentes. Ces femmes ont besoin d'aide, même si elles font les péripatéticiennes, de temps à  autres, pour àªtre à  l'abri du besoin. Comment leur prêter main forte et les aider à  reprendre pied dans la vie sociale ' Evidemment, toute la société est responsable, du simple citoyen à  la plus haute autorité, car, elles ne se sont pas retrouvées dans la rue par hasard …        


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