Algérie

Six familles dans des hangars



Cinq mois exactement depuis le début du calvaire et 13 enfants dont neuf scolarisés survivent toujours en compagnie de rats et autres bêtes dans des espaces froids, sinistres, sans lumière. « La commune nous permet de nous éclairer à la faveur de l'éclairage public le soir, mais plus de lumière à partir de 6h30, alors qu'il fait encore noir », dira une mère de famille. Contacté, le président intérimaire de l'apc de Blida assure que les autorités travaillent pour le relogement de trois familles et qu'elles allaient bientôt bénéficier de logements dans le cadre du RHP. A cette information apportée comme une bonne nouvelle, des mères avaient sursauté et l'une d'elles criera que personne n'avait accepté ces RHP situés en bordure d'oued aux eaux stagnantes. « La gale et les démangeaisons nous poursuivent depuis la saison estivale, et nous ne pouvons plus supporter cela. » Présentes en masse, elles crient leur désespoir et veulent « s'inviter » chez le wali, afin d'exposer leurs doléances et révéler même un soi-disant trafic dans la distribution des logements, déclarant qu'un employé de l'apc avait déjà bénéficié d'un logement à Khazrouna ainsi que d'un lot de terrain du temps de l'ancien mandat pendant que d'autres continuent à être considérés comme des SDF. Un jeune de 19 ans a disparu du « domicile familial », préférant passer ses nuits à la belle étoile après avoir refusé son statut de réfugié et les filles n'osent plus aller à l'école qui se trouve à des kilomètres. Ces familles disposant d'un espace dans les hangars avaient été délogées depuis plusieurs années, pour certaines pour risque d'effondrement, mais leurs enfants demeuraient scolarisés dans leurs établissements d'origine qui se trouvent aujourd'hui trop éloignés. Une mère de quatre enfants dira en pleurs : « Ma fille était une excellente élève, et je suis en train de la perdre avec ces conditions de vie indignes de la vie d'un chien. » Elle niera bénéficier de l'éclairage public et les cierges achetés par boîtes grèvent davantage son maigre budget. « Pourquoi des F2 et des F3 à certaines familles et des RHP pour nous ' Quelle différence y a-t-il entre nous ' Donnez-nous l'adresse de la ligue des droits de l'homme ' A qui se plaindre ' » Les questions fusaient et le trop-plein déversé avec haine calmait après coup leur verve. Deux mères révéleront qu'il leur a été octroyé à chacune 1,5 kg de viande de l'Aïd. Elles en veulent à toute la société. « Qui nous a rendu visite le jour de l'an et le jour de l'Aïd ' Nous avons été oubliées mais nous n'allons pas nous taire ! », dira une jeune mère.
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