Le destin des six candidats (Abdelaziz Belaïd, Ali Benflis, Abdelaziz Bouteflika, Moussa Touati, Louisa Hanoune et Ali Fawzi Rebaïne) à la présidentielle du 17 avril est désormais entre les mains des 22 880 678 d'électeurs, appelés à rendre leur verdict aujourd'hui.Quelques jours avant eux, et comme le prévoit la loi, la communauté algérienne à l'étranger ainsi que les nomades se sont exprimés sur leur choix.Afin de permettre aux électeurs de choisir leur prochain président, il a été prévu 11 765 centres et quelque 49 971 bureaux de vote, dont 167 itinérants, et plus de 460 000 fonctionnaires pour l'encadrement du scrutin. Les bureaux et centres de vote seront ouverts pour accueillir les électeurs à 8 heures du matin et clos à 19 heures, comme dispose la loi électorale, qui précise, toutefois, que pour faciliter aux électeurs l'exercice de leur droit de vote, les walis peuvent prendre des arrêtés à l'effet d'avancer ou de retarder l'heure d'ouverture ou de clôture du scrutin dans certaines communes. En vue d'assurer le bon déroulement du scrutin et de garantir la réussite de l'opération «toutes les conditions de transparence, de neutralité et de sécurité seront réunies» a assuré le ministre de l'Intérieur. De son côté, le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, a réaffirmé l'engagement de l'ANP à réunir toutes les conditions de sécurité et de stabilité pour permettre au peuple d'accomplir son devoir électoral en «toute sérénité et quiétude». Il est à préciser que pas moins de 260 000 policiers et gendarmes seront déployés sur le terrain pour assurer la sécurité. Et afin de garantir la transparence du scrutin, des observateurs de la Ligue arabe et de l'ONU, invités à assister à l'élection, couvriront des bureaux de votes à travers toutes les wilayas.Pour les médias, le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, a assuré que les moyens humains et matériels nécessaires à la couverture de l'élection présidentielle ont été réunis et déjà déployés. Il a également affirmé que les bureaux de vote sont ouverts à tous les organes de presse, nationaux et étrangers, publics ou privés, tous supports confondus, précisant qu'ils pourront assister même au dépouillement.Après toutes ces mesures annoncées, l'enjeu principal de l'élection présidentielle reste la participation. À ce propos d'ailleurs, il faut rappeler que le président Bouteflika, candidat pour un quatrième mandat, a exhorté les citoyens à se rendre aux urnes. «L'abstention, qu'elle procède d'une indifférence ou d'une attitude immotivée, dénote une propension délibérée à vouloir demeurer en marge de la nation», a argumenté le président-candidat.Les appels au boycott sont nombreux. Il y a la coalition de cinq partis d'opposition qui appelle au boycott et plaide en faveur d'une «transition démocratique» ainsi que le mouvement Barakat (Ça suffit), hostile à un quatrième mandat d'Abdelaziz Bouteflika, et qui juge que cette élection est «un non-événement».Mais en fait, l'attitude indifférente des citoyens tout au long des trois semaines de campagne électorale est la plus disante sur le risque réel d'une grande abstention. L'autre risque est bien évidemment le glissement vers la violence après l'annonce des résultats. Plusieurs hommes politiques, des militaires à la retraite ou encore des politologues ont évoqué le risque d'un dérapage après l'élection présidentielle. En fait, ce risque a été justifié par les mini-séismes qui ont secoué les rouages de l'Etat en haut lieu : attaque contre le patron du DRS, attaque contre le «clan au pouvoir», bourded'Abdelmalek Sellal et violences physique et verbale qui ont émaillé la campagne électorale. La déclaration du principal rival de AbdelazizBouteflika, Ali Benflis, qui a affirmé qu'il ne se taira pas si «ses voix sont volées», a donné plus de crédit à l'hypothèse du dérapage. Cette situation a fini par faire peur aux citoyens, qui semblent perdus face à cette guerre des mots, des journaux et des médias lourds. La panique est perceptible à la vue du rush dans les marchés, superettes et autres lieux d'approvisionnement. Même les stations d'essence sont prises d'assaut. Pour les Algériens, électeurs ou abstentionnistes, la journée d'aujourd'hui sera longue. Demain, les résultats non définitifs des élections seront annoncés. Si, au premier tour du scrutin, aucun candidat n'obtient la majorité absolue des suffrages exprimés, un deuxième tour sera organisé, pour les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de voix.H. YTouati, Rebaïne et Benflis décident d'une coordinationLes directeurs de campagne des candidats à la présidentielle du 17 avril prochain Moussa Touati, Ali Faouzi Rebaïne et Ali Benflis ont tenu une réunion de coordination consacrée à un échange d'informations sur le processus électoral. Ils ont convenu de «coordonner leurs actions» au niveau des trois directions de campagne électorale, de la Commission nationale de surveillance de l'élection, ainsi que des commissions communales et de wilaya. Il a également été convenu d'échanger les informations au niveau des bureaux de vote avant, pendant et après l'élection et d'?uvrer à mettre en échec toute tentative de fraude dans le cadre des dispositifs légaux régissant le processus électoral, loin de toute forme de provocation. L'accent a, par ailleurs, été mis sur le suivi du dépouillement et le nécessaire accès des représentants des candidats au procès verbaux de cette opération.H. Y.
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Posté Le : 17/04/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hasna Yacoub
Source : www.latribune-online.com