Algérie

Six accusés condamnés à mort Procès de l'attentat contre le palais du gouvernement



Six accusés condamnés à mort                                    Procès de l'attentat contre le palais du gouvernement
Une peine de 10 ans a été également prononcée contre l'accusé F. Mourad pour adhésion au groupe terroriste. Quant à Noureddine Boudina le frère du kamikaze, il a été condamné à 3 ans de prison ferme pour non-dénonciation. Dans la salle, les familles des accusés ont réagi à l'énoncé du verdict par des cris et des pleurs. Dans le camp des familles des victimes un silence régnait.
Dans ce procès qui a duré deux jours, il n'y avait qu'un seul cri, celui de la douleur. Le tribunal criminel avait condamné avant-hier les accusés en fuite, en l'occurrence Droukdel Abdelmalek alias Mossaab Abdelwadoud « émir » du GSPC et les deux frères Ait Salem Méziane et Saïd (candidat kamikaze) à la peine capitale.
LES REVELATIONS DES ACCUSES
Tous les accusés ont été auditionnés avant-hier, l'après-midi, à l'exception des nommés S. Adlène et B. Hassen qui se sont retirés de l'audience. Quant à B. Fatah, il a refusé toute déclaration en l'absence de son avocat qui s'est, également, retiré la matinée du procès.
Le juge Tayeb Hellali, président du tribunal criminel près la cour d'Alger, a démontré tout le long du procès, une certaine souplesse et laissé les accusés se défendre à l'aise en les écoutant attentivement tout en leur posant des questions pertinentes. L'accusé Khaled M. a été le premier auditionné. Ce terroriste repenti a reconnu avoir rejoint le GSPC le 11 avril 2007, le jour même de l'attentat.
Mais il a aussi précisé qu'il s'est rendu aux forces de sécurité de Boumerdès, le 29 décembre de la même année, car « j'étais convaincu que je n'étais pas dans la bonne voie ». Il a maintenu ses déclarations tenues devant la police et le juge d'instruction en niant toute complicité dans l'attentat contre le Palais du gouvernement. Mais il a avoué qu'il a acheté le véhicule de marque Mercedes qui a été utilisé dans l'attentat déjoué du 11 avril 2007 qui a ciblé le domicile de feu Ali Tounsi, ex-DGSN. Khaled. M reconnaît qu'il a acheté aussi deux autres véhicules pour le compte des terroristes, suite aux « instructions » du terroriste Aït Salem Saïd - toujours en fuite - qui était son voisin. Les véhicules ont été conduits ensuite au maquis, à Thénia dans la wilaya de Boumerdès, « mais j'ignorais qu'ils seraient utilisés dans des attentats suicides ». De sa vie au maquis, l'accusé rapporte que les terroristes maintenaient le black out. « On était coupés du monde, ils ne nous racontaient que ce qui les arrangeait, on était endoctrinés et ce n'était pas la réalité ». A la question du procureur général sur son long séjour au maquis, il répond : « J'attendais l'occasion pour fuir, ce n'était pas facile. »
LE FRERE DU KAMIKAZE : « MEROUANE ETAIT L'OTAGE DES TERRORISTES »
Boudina, le frère de l'auteur de l'attentat qui a ciblé le Palais du gouvernement, non détenu, a révélé qu'il a rencontré son frère Merouane, la veille de l'attentat et que ce dernier paraissait très perturbé et il a même pleuré. Il a laissé entendre que le kamikaze était « otage » de l'organisation terroriste. « Merouane était un jeune à problèmes, un délinquant et il consommait de la drogue. Il a été déjà emprisonné quand il était mineur pour une affaire de vol », dit-il.
Merouane avait quitté le domicile familial pour s'installer chez son grand-père. « J'ai appris plus tard qu'il est devenu pieux », observe son frère. Noureddine, l'autre frère du kamikaze, ajoute, à voix basse, que son frère était en contact avec lui et l'a informé qu'il travaillait à Hassi Messaoud, mais la veille de l'attentat, il l'appelle pour lui fixer un RDV au niveau du marché de véhicules de Tidjellabine dans la wilaya de Boumerdes. « En vérité, je l'ai rencontré dans un endroit isolé à quelques kilomètres d'une pompe à essence fermée et j'étais surpris par la présence de deux terroristes armés en tenue afghane avec lui. Merouane était tout différent, il était vêtu d'un kamis et d'une veste jogging et portait un chèche sur la tête. L'accusé raconte que pendant l'entrevue, ils étaient surveillés par Hamadouche, un vétéran du GIA, connu sous le nom d'Abou Hourayra qui s'adressait sévèrement à Merouane.
« Mon frère me supplia de dire la vérité sur lui et m'informa qu'il y aura un CD très prochainement et que je dois le voir ... Il pleurait en disant n'oublie pas, il voulait me dire quelque chose. Je l'ai senti, mais il ne pouvait, car il était en présence des terroristes. Il m'a même murmuré qu'il y avait environ 34 terroristes à quelque mètres seulement de nous ; alors, j'ai quitté précipitamment les lieux. » Le magistrat l'interpelle : « Mais tu devais informer les services de sécurité pour sauver ton frère et préserver la vie de plusieurs innocents ». Noureddine baisse sa tête. « C'est vrai, je devais le faire, mais j'ignorais le plan des terroristes parce que la première victime dans cet attentat c'est Merouane, mon frère. »
UNE CAGE D'OISEAU POUR FILMER LES POINTS CIBLES
L'accusé Laaboudi a été considéré comme « témoin » en attendant le verdict de la Cour suprême qui va trancher sur le pourvoi en cassation. Ce commerçant de Bab El-Oued a nié en bloc sa relation avec les autres accusés et revient sur ses aveux devant les enquêteurs et le juge d'instruction. Le juge Hellali, lui, montre alors une cage d'oiseau saisie dans sa maison. « Cette cage vous servait d'alibi pour filmer les sièges ciblés et justifier votre présence sur les lieux et détourner l'attention des services de sécurité », lui assène le juge. L'ex-émir de la capitale, Boudebala Fateh, alias Abou Bassir, très calme, a refusé de se présenter à la barre en l'absence de son avocat.


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