Algérie

Situation sécuritaire en Algérie


Les doutes du Financial Times Le journal britannique Financial Times émet, dans un article publié mardi 5 février, des doutes sur les capacités des services de sécurité algériens à affronter les attaques suicidaires revendiquées par ce qui est appelé Al Qaïda du Maghreb. L?envoyé spécial du journal à Alger, Andrew England, rappelle les attentats du 11 décembre 2007 qui avaient ciblé une agence de l?ONU et le siège du Conseil constitutionnel à Alger, tuant une cinquantaine de personnes. Ces attentats avaient été suivis par une polémique suite à la demande de Ban Ki-moon, secrétaire général de l?ONU, de mettre sur pied une commission d?enquête indépendante. Le vétéran des diplomates algériens, Lakhdar Brahimi, a été nommé pour diriger un groupe d?experts devant étudier la manière d?améliorer la sécurité des agences de l?ONU à travers le monde. Façon comme une autre de « contenir » le bras de fer avec Alger sans renoncer à l?essentiel. Qualifiant le quartier algérois de Hydra de « petite Suisse » où habitent des « diplomates, des travailleurs pétroliers occidentaux et des officiers algériens », le journal a repris l?expression de « zone verte » (district de haute sécurité à Baghdad créé par l?armée américaine) pour souligner que les éléments d?Al Qaïda ont montré qu?ils peuvent frapper partout. « Le message aux Algériens et aux Occidentaux est clair et froid », note le Financial Times. Il cite un responsable du département américain de la Défense qui affirme : « Quand un groupe se met sous la bannière d?Al Qaïda, il a une certaine responsabilité d?agir. » Il parle de « pressions » exercées par les leaders d?Al Qaïda sur la prétendue « branche » maghrébine. Officiellement, l?Algérie ne reconnaît pas l?existence d?« Al Qaïda du Maghreb » puisque seule la dénomination GSPC est utilisée. D?après le Financial Times, les attentats de 11 décembre suscitent des interrogations sur l?efficacité des forces de sécurité algériennes « à éloigner la menace et à adapter les tactiques pour contrer les nouvelles méthodes des islamistes ». « Les officiels occidentaux et les journalistes algériens disent que de futurs attentats paraissent inévitables », relève le journal qui rappelle les avertissements lancés par les gouvernements britannique et américain à l?adresse des ressortissants devant se rendre en Algérie. Il annonce qu?une firme pétrolière travaillant à Alger a demandé à ses employés d?activer à l?intérieur de leurs lieux de résidence et d?éviter le déplacement. Et il ajoute que Renault a décidé de rapatrier une partie de son personnel. Le quotidien français Le Monde publie, le lundi 4 février, une petite enquête de Florence Beaugé qui constate que « la résurgence des attentats à Alger n?a pas encore entraîné des départs massifs d?expatriés ». « Au total, une petite centaine de Français (dont cinquante enfants) a quitté Alger, sur un total d?environ 2000 personnes. Jusqu?à présent, ni l?ambassade de France ni le consulat n?ont donné de consignes à leurs ressortissants », est-il relevé. Selon le journal, il appartient aux entreprises françaises « dotées de ??conseillers de sécurité?? aux compétences variables » de décider de la conduite à suivre. Un exemple : Air France a renoncé à faire venir en Algérie les familles de son personnel après les attentats de décembre. Air France, dont l?un des appareils a été détourné dans des conditions encore inconnues au milieu des années 1990, a hésité pendant longtemps avant de reprendre ses vols vers Alger. L?instruction concernant le détournement de l?Airbus d?Air France est toujours ouverte par le parquet de Paris. Le Financial Times rapporte que les officiels occidentaux ont échoué dans leur quête d?informations sur les cibles éventuelles après les attentats du 11 avril 2007 qui avaient frappé le Palais du gouvernement et un commissariat de police. La raison de l?échec ? « Un appareil de l?Etat notoirement connu par son opacité », souligne le journal dont le siège est à Londres. Citant un diplomate, la publication britannique rapporte que les autorités algériennes avaient, après avoir tué un chef de cellule du GSPC, une preuve que les bureaux de l?ONU étaient « surveillés » avant les attaques du 11 décembre, mais l?information n?a pas été communiquée. Journal de référence en matière d?actualité internationale, le Financial Times, qui a 120 ans d?existence et possède deux autres éditions aux Etats-Unis et en Allemagne, a publié au début de ce mois un article sur les réformes bancaires en Algérie. Il est revenu sur le report de la privatisation du CPA à cause de la crise américaine des subprimes et en raison de « la présence sur la short list de trois banques françaises uniquement ».


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