Algérie

Situation inchangée


Portée à la tête du parti Kadima, Tzipi Livni succédera, sauf improbable retournement de situation, à Ehud Olmert à la tête du gouvernement israélien. Est-ce un changement de cap significatif ou un réaménagement rendu inévitable par le climat délétère qui pèse sur une scène politique israélienne secouée par divers scandales financiers et de m'urs ' C'est d'ailleurs dans le même climat délétère que Shimon Peres avait été nommé à la tête de l'Etat hébreu.Ce mouvement du personnel politique n'a toutefois aucune incidence sur l'équilibre politique de la région et sur le devenir de la Palestine. Il serait douteux que Tzipi Livni, de sa propre initiative, aille à l'encontre de tout ce qu'a fait Israël depuis cinquante ans en matière de déni des droits palestiniens. Il serait illusoire de croire un seul instant que quelque chose va changer. Israël ne souhaite pas l'avènement d'un Etat palestinien pleinement indépendant. Le seul statut toléré serait celui d'une sorte de bantoustan dont la survie dépendrait exclusivement du bon vouloir de l'Etat hébreu, dont la prédilection pour les bouclages de territoires illustre sa conception des rapports avec les Palestiniens.La situation actuelle est une version qui se rapproche encore plus de cette logique du bantoustan avec l'édification par Israël du tristement célèbre mur de la honte. L'Etat hébreu fait mine de vouloir négocier la paix, mais il ne trouve en fait d'intérêt que dans l'entretien d'une tension permanente. Dans la logique de ses dirigeants, Israël n'a de sens que s'il y a la permanence d'une menace. Et c'est cet Etat armé jusqu'aux dents, détenant l'arme nucléaire de surcroît, que la propagande présente comme étant en danger. Israël ne veut pas de la paix car cela équivaudrait à son absorption par la région sous la double action de la géographie et de la démographie. Il y a donc une large distance entre les paroles et les actes. Tzipi Livni, y compris en tant que Premier ministre, ne serait pas la première à prôner le dialogue avec les Palestiniens en le rendant dans le même temps impossible. D'autant que le prochain président américain, quel qu'il soit, apportera un soutien sans faille à Israël. L'arrivée de Tzipi Livni au pouvoir constitue une manière de faire du neuf avec de l'ancien.Pendant ce temps, c'est le peuple palestinien qui continue d'être réprimé et spolié sans émouvoir le moins du monde les thuriféraires de l'Etat hébreu qui poussent le cynisme jusque à y voir la seule démocratie de la région. Ce qui revient à proclamer, à la face des Palestiniens, qu'Israël a raison même en ayant tort. C'est une mauvaise foi caractérisée qui ne dérange en aucun cas la conscience des puissants du monde pour qui la démocratie a plus de sens lorsqu'elle s'exerce à Tel-Aviv qu'à Ghaza. Cela aurait été plus vrai si Tzipi Livni avait quitté, en son temps, le gouvernement israélien dirigé par un Ehud Olmert notoirement convaincu de corruption. Mais il est connu que la politique ne s'accommode pas forcément de la morale. Et ce n'est pas en devenant Premier ministre que Tzipi Livni y ferait exception.
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