Situation épidémiologique: Une grippe sévère et un léger retour du Covid-19

En Occident, ils en sont à la 10e vague de Covid-19, alors qu'en Algérie, même si le virusest toujours en circulation, nous sommes loin de la situation vécue actuellement en Occident », a déclaré jeudi, Pr Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d'immunologie, sur les ondes de la Radio algérienne Chaîne 3.« Le virus circule de nouveau depuis quelques semaines et affecte même le personnel médical », poursuit l'intervenant, citant le cas de l'hôpital de Rouiba où il exerce, évoquant aussi « des formes très modérées ». Selon Kamel Djenouhat, « deux éléments font la différence». « Le premier élément c'est la vague Omicron. Le deuxième élément concerne le taux de couverture vaccinale », expliquant que « la propagation du variant Omicron en Algérie était due à certaines formes d'indiscipline au sein de la population, ce qui avait permis d'atteindre un taux de contamination de plus de 75%, il y a environ une année ».
Le Pr ajoute que le coronavirus « s'est transformé en forme endémique avec une symptomatologie qui ressemble à la grippe. On est donc toujours avec le mal de gorge, l'écoulement nasal, parfois des vertiges et le nez bouché, et une toux sèche qui se transforme en toux productive. Pr Djenouhat explique que « sur dix prélèvements, il n'y a qu'un seul cas positif au Covid19, alors que le reste sont des manifestations dues à la grippe saisonnière qui est de forme très sévère, avec des toux persistantes qui durent au-delà de vingt jours ». « La plupart des gens pensent que c'est le Covid-19, alors que ce n'est pas le cas. Le Covid est là mais avec des formes beaucoup plus légères que ceux de la grippe. Mais devant une symptomatologie qui se ressemble, il n'y a que le test biologique qui peut faire la différence. Malheureusement, explique encore l'intervenant, nous ne disposons pas de tests rapides (au niveau hospitalier, ndlr) qui sont commercialisés ailleurs ». Dans le cas d'une grippe sévère, s'agit-il d'une fragilité du système immunitaire ' « Non, répond l'intervenant ». « Le système immunitaire est caractérisé par une notion de mémoire qui doit être boostée chaque année. Et comme nos frontières étaient presque fermées pendant 2 ou 3 ans, dans le cadre de la protection du virus du Covid-19, le système immunitaire n'a pas été en contact avec le virus de la grippe pendant cette durée. C'est une dette immunitaire par rapport à ce virus. C'est l'équivalent d'une primo infection qui va durer pendant deux ou trois ans encore pour que notre système immunitaire récupère son état avant la conjoncture du Covid-19", explique encore Pr Djenouhat. Concernant la distinction entre les symptômes Covid et grippe, l'intervenant explique, à titre d'exemple, que « la fièvre n'est présente que chez 10% des personnes atteintes de Covid, alors que la forme aiguë, brutale, avec d'emblée une atteinte bronchique, c'est beaucoup plus la grippe. Mais j'insiste sur ce point, ce sont les tests biologiques qui font la différence entre les deux virus». Faut-il continuer à prendre des «mesures préventives» ' « Honnêtement, personnellement je ne prends plus de mesures préventives, parce que nous avons déjà été immunisés par le Covid, et le virus est toujours là. C'est bien de laisser le système immunitaire se booster un peu et pour se protéger contre les formes graves», indique l'intervenant. Quant aux «personnes fragiles», M. Djenouhat recommande de «changer les instructions». « C'est aux personnes qui portent les symptômes de porter les masques. Surtout lorsqu'elles vivent avec des personnes vulnérables, c'est-à-dire les sujets âgés et ceux atteints de pathologies chroniques », ajoute-t-il.