Algérie

Situation en Syrie : la Ligue arabe temporise



Situation en Syrie : la Ligue arabe temporise
Des sources proches de l’organisation, la Ligue arabe, sous pression pour saisir l’ONU sur le dossier syrien, devrait prolonger encore d’un mois sa mission malgré les critiques grandissantes, la présence des observateurs n’ayant pas permis de mettre fin à dix mois d’effusion de sang. Selon le chef adjoint de la cellule de l’organisation panarabe chargée de la mission, Ali Jaroush, «tout indique que la mission (...) sera prolongée d’un mois, car le premier mois n’a pas suffi, puisqu’il a été en partie consacré aux préparatifs logistiques». Il est possible aussi que l’effectif de la mission soit doublé. S’il est prêt à s’accommoder des observateurs arabes, le régime de Bachar Al Assad a rejeté, par contre, dans le fond et dans la forme, la proposition du Qatar consistant à appuyer la mission d’observation par des troupes arabes. Damas accuse même le Qatar «d’armer les gangs terroristes» en Syrie. La preuve : le quotidien officiel syrien As Saoura s’en est de nouveau pris hier au Qatar, lui reprochant d’avoir tenté d’utiliser à ses propres fins la mission arabe d’observation et d’être téléguidé par Washington. L’émir du Qatar ne voulait des observateurs «que leur approbation pour mettre en œuvre ses plans, conformément à ses engagements pris auprès de Washington», a affirmé le journal. Si le régime de Damas aura encore un répit d’un mois, la décision de la Ligue arabe ne devrait, par contre, pas du tout satisfaire l’opposition qui réclame depuis au moins trois mois une saisine de l’ONU. Le chef du Conseil national syrien (CNS), le plus important groupe de l’opposition, Burhan Ghalioun, était présent hier au Caire  pour tenter de faire pression sur la Ligue arabe. Il devait demander au secrétaire général de la Ligue, Nabil Al Arabi, «le transfert du dossier syrien au Conseil de sécurité», a déclaré le porte-parole du CNS, Mohammed Sermini.
L’opposition réclame la saisine de l’ONU
M. Ghalioun doit aussi exprimer les craintes du CNS que le rapport des observateurs ne reflète pas la situation réelle en Syrie, «où le régime commet un génocide et des crimes contre l’humanité», a ajouté M. Sermini. «Le rapport devrait faire une différence claire entre la victime et le bourreau», a-t-il dit, en déplorant que le rapport, selon des «fuites», indique que les observateurs sont dans l’incapacité de déterminer qui commet les tueries. Les observateurs ont été déployés après l’accord donné par Damas à un protocole régissant leur mission, qui prévoit un arrêt des violences, le retrait des chars des villes et le déplacement libre des médias étrangers. Mais aucune de ces trois clauses n’a été respectée.  Sur le terrain tout va, tous les jours, de mal en pis. Le porte-parole de l’Armée syrienne libre (ASL) a dit redouter hier une offensive de l’armée régulière contre la ville insurgée de Zabadani (nord-ouest de Damas), d’où elle s’est récemment retirée, affirmant que les soldats dissidents tenteraient de défendre les habitants. Mercredi, le chef de l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, avait indiqué que «les chars et les transports de troupes se trouvaient aux alentours» de Zabadani, une ville devenue, selon lui, une des places fortes de la révolte contre le régime de Bachar Al Assad. Il avait indiqué que le pilonnage de cette ville, qui se poursuivait depuis six jours, avait diminué. La répression de la révolte, qui a éclaté en mars 2011, a fait plus de 5400 morts, selon l’ONU. Face à cette répression, de nombreux soldats ont déserté et rejoint l’ASL, qui revendique 40 000 combattants. Ses opérations contre l’armée régulière et les forces de sécurité ont déjà fait des dizaines de morts. Le commandant rebelle a en outre souligné que l’«objectif premier» de l’ASL était la défense des civils dans toutes les régions syriennes. A signaler qu’en raison de la dégradation de la sécurité dans le pays, Washington a indiqué envisager de fermer son ambassade à Damas.

 


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