Atténuées, les appréhensions quant à la situation économique et financière du pays l'ont été par le gouverneur de la Banque d'Algérie. Mohamed Laksaci, qui a présenté hier les tendances monétaires et financières des neuf premiers mois de 2013, s'est voulu confiant quant aux perspectives à court et à moyen terme, mais également soucieux d'être prudent.Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir)Certes, le gouverneur a confirmé que la balance des paiements extérieurs a été bien déficitaire durant cette période, d'un montant de 1,7 milliard de dollars. Et ce, dans le contexte où les exportations d'hydrocarbures se sont contractées de 12,25% (par rapport aux 9 premiers mois de 2012), s'établissant à 47,08 milliards de dollars, tandis que les importations de biens ont poursuivi leur tendance haussière, progressant de 10, 25% et s'établissant à 40,66 milliards de dollars.Notons que les exportations hors hydrocarbures maintiennent leur faiblesse structurelle (0,808 milliard de dollars contre 0,769 milliard pour la même période de 2012).Concernant la balance commerciale, le gouverneur relève, cependant, un excédent de 6,73 milliards de dollars pour les 9 premiers mois de 2013 (contre 17,55 milliards de dollars en 2012). Toutefois, Mohamed Laksaci a indiqué, selon les indicateurs présentés, que le déficit de la balance extérieure (compte courant) a été essentiellement stimulé durant le second trimestre, notant une stabilisation des prix du pétrole lors du troisième trimestre, une certaine évolution à la diminution des importations, voire une amélioration lors du troisième trimestre et une contribution plus importante des importations de biens d'équipements industriels. Or, le propos du gouverneur hier s'est voulu plus nuancé que ceux formulés voilà quelques semaines, notamment lorsqu'il évoquait une similitude de situation avec le «choc externe» que l'économie nationale avait connu en 2009. Certes, il confirme qu'il avait évoqué alors cette similitude, qualifiée par d'aucuns comme une mise en garde.Toutefois, il a été moins allusif hier. «Je n'ai pas parlé (de choc externe)», dira-t-il, estimant que cette situation déficitaire est «conjoncturelle» et qu'il faut «attendre de voir le quatrième trimestre 2013». Ainsi, il estime que le déficit de la balance des paiements pourrait impacter en termes comptables sur les disponibilités financières du pays (réserves de change officielles notablement) mais aurait cependant un effet limité, au regard des «effets de valorisation positive» (la dette étant libellée en dollars). En ce sens, il observe que le choc externe de 2009 est survenu même si les réserves de change n'ont pas diminué alors.Selon Mohamed Laksaci, la conjoncture en 2013 montre des signaux qu'il se laisse aller à considérer comme positifs et encourageants pour le court et moyen terme. Ainsi, il citera notamment la régression de l'encours de la dette extérieure à 3,47 milliards de dollars, l'augmentation des réserves de change à 191,866 milliards de dollars, une appréciation de 5% du taux de change effectif réel du dinar, une tendance à la désinflation (stabilisation de l'inflation à 5,32% à fin septembre 2013)...Autre facteur d'optimisme mesuré, la forte hausse (22,6%) des crédits bancaires à l'économie à plus de 5 200 milliards de dinars, la prévalence inédite de l'investissement sur l'épargne financière et une «impulsion» et amélioration progressive de l'inclusion financière. Voire, «la position financière extérieure nette est très solide», assure le gouverneur qui minimise de facto les risques de forte vulnérabilité, réfute indirectement toutes supputations sur la fin de l'aisance financière.Comme il constate que le rythme de financement reste soutenable et que l'économie algérienne dispose d'«avantages comparatifs» (infrastructures de base développées sur concours publics) qui sont susceptibles de générer l'investissement productif. Cela même si la diversification économique, une dépendance moins forte des hydrocarbures, le boostage optimal de l'investissement productif et l'amélioration de l'inclusion financière, entre autres conditions, restent encore de mise.Quid de l'indemnisation des déposants de Khalifa 'Interrogé, par ailleurs, sur l'indemnisation des clients de la banque Khalifa, le gouverneur de la Banque d'Algérie s'est contenté uniquement de rappeler les dispositions réglementaires en vigueur. «La loi est claire. C'est le Fonds de garantie des dépèts bancaires qui prend en charge l'indemnisation des déposants de toute banque objet de liquidation ou de retrait de l'agrément», précisera Mohamed Laksaci. Il indiquera que ce Fonds de garantie est géré par la société de gestion des dépèts, dont le compte est alimenté annuellement par les banques de la place. Néanmoins, c'est la commission bancaire auprès de la Banque d'Algérie qui prononce, le cas échéant, le retrait d'agrément d'une banque (induisant de fait sa mise sous liquidation) qui suit et «contrèle» l'opération d'indemnisation, souligne Mohamed Laksaci.Une procédure qui s'applique donc à la banque Khalifa Bank, mise en liquidation depuis huit ans et dont certains déposants ont été indemnisés mais de manière limitée et parfois dérisoire (dans le cas des dépèts importants effectués essentiellement par des particuliers) alors que d'autres déposants restent en attente. Une problématique en attente de solution, le devoir de réserve auquel s'est tenu le gouverneur de la Banque d'Algérie manquant d'y contribuer.
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Posté Le : 30/12/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : C B
Source : www.lesoirdalgerie.com