Algérie

Situation des stomisés à Béjaïa : Des prises en charge aléatoires



Situation des stomisés à Béjaïa : Des prises en charge aléatoires
L'association des stomisés de Béjaïa (ACB) a organisé, le week-end écoulé, à la Maison de la culture, une rencontre sur la pathologie et les moyens de sa prise en charge. L'objectif premier est de créer des liens entre les 185 sujets recensés dans la région de la Soummam. Dans un registre plus scientifique, le but est de vulgariser, à travers le cycle de conférences animées par le professeur A. Gasmi et Dr. Aït Benamar, les méthodologies de diagnostic, de l'approche psychologique liée à cette première étape, des techniques réparatrices ou d'accompagnement et la définition de l'équipe médicale chargée du suivi du malade. En substance, partant de l'altération du schéma corporel et de l'intégrité physique et morale, il a été beaucoup question du travail psychologique anti-dépressif visant l'acceptation et le réconfort. D'où la mise en place également d'une thérapeutique nécessitant une coordination entre psychologues, chirurgiens et stomathérapeutes.En ouverture des travaux, M. Rezgui de l'association nationale des stomisés, annoncera l'ouverture, d'ici trois ans, de la Maison des Stomisés de la wilaya de Béjaïa, au même titre que celles déjà fonctionnelles à Alger, Oran et Constantine. Ce type de structure serait à même de répondre « de façon personnalisée aux attentes du malade ». Une formation de stomathérapeutes pour la région serait également proposée à l'école paramédicale. M. Rezgui reviendra aussi sur « une incompréhension » de l'office national d'appareillages et d'accessoires pour personnes handicapées (ONAAPH) et qui a trait à la limitation à une seule marque de poches, ne laissant pas ainsi le choix au stomisé d'opter pour le type qui s'adapte le mieux à son infirmité.M. Rachid Mansouri, président de l'ACB, en marge des conférences, outré par le faux bond des autorités invitées à l'inauguration du CES, le centre d'entéro-stomathérapie installé dans le quartier d'Iheddaden, esquissera les fonctions projetées pour le centre et reviendra sur la « déficiente » prise en charge par les assurances et les organismes à vocation sociale de l'Etat. Plus que distribuer des poches, le centre aura pour missions d'établir le contact entre malades, une éducation sanitaire et bien au-delà, la réinsertion et la réadaptation. Pour ce faire, il est espéré une convention avec la CNAS. D'autant plus que « 80 % des stomisés ne sont pas assurés », que les dons provenant de l'étranger « ont cessé depuis longtemps » et que ceux venant de particuliers s'avèrent insuffisants par rapport aux besoins.Pour avoir une idée sur les difficultés, un malade sous chimiothérapie doit changer jusqu'à 4 poches par jour. M. Mansouri cite aussi le problème des « tiers payants » soumis pour toute leur vie à un médicament onéreux, la Rovaza (près de 4500 DA la boîte). Le président de l'ACB remet aussi sur le tapis la demande formulée auprès de la CNAS pour la levée de la qualification non chronique de certaines stomies, alors que « personne ne sait si celles-ci n'évolueront pas du caractère temporaire vers le chronique ». Il est, en conclusion, souhaité que le CES qui démarre avec des bénévoles aille vers une structure permanente sous autorité de la CNAS. Notons la présence à ces journées du tissu associatif et du personnel médical spécialisé dans la transfusion sanguine, l'urologie et la diabétologie notamment.


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