Algérie

SITUATION DES RETRAITES ET DE LA CAISSE NATIONALE DES RETRAITES 34 députés interpellent le gouvernement



Usant du droit constitutionnel que leur confère la loi, notamment l'article 133 qui stipule que «les membres du Parlement peuvent interpeller le gouvernement sur une question d'actualité », 34 députés de l'APN viennent de signer une résolution portant interpellation du gouvernement sur la situation précaire des 2 millions de retraités de la Caisse nationale des retraites.
Selon l'initiateur de cette résolution, le député de Bouira, Ali Brahimi, cette interpellation sur la situation des retraités et de la CNR, qui interpelle la conscience de tout un chacun afin de répondre favorablement à ce dossier des plus sensibles, est basée sur les articles de la Constitution ainsi que sur la loi organique 99-02. Le député de Bouira note que «près de deux millions de retraités souffrent aujourd'hui de pauvreté après avoir consacré leur vie à l'économie nationale». Parmi ces retraités, «plus de 600 000 ayants droit directs à la pension perçoivent moins de 15 000 DA ; soit des montants largement inférieurs au SNMG. Que dire des ayants droit indirects au nombre de 910 000 !», ajoute-t-il. Aussi, le député, qui revient sur les causes qui ont contribué à cette situation imposée dans un contexte particulier dans les années 1990 par le FMI et qui n'a plus lieu d'être aujourd'hui sachant que «l'Algérie thésaurise plus de 300 milliards de dollars», écrit-il, non sans rappeler que pendant cette période, les départs à la retraite anticipée décidés par l'Etat avaient «coûté à la CNR plus de cinq cent milliards de dinars et le Trésor public ne lui a pas remboursé un seul centime». Cela étant, le député, qui signale les deux fléaux qui rongent l'économie algérienne, à savoir «l'évasion fiscale qui est de 3,6 milliards de dinars, selon le ministère des Finances (et) les crimes économiques qui ont augmenté de 183%, selon la Gendarmerie nationale !», reste persuadé qu'«aucun souci d'équilibre budgétaire ne saurait justifier l'atteinte à la dignité de ceux qui nous ont précédé au service de l'économie nationale». Pour toutes ces raisons, les 34 députés signataires de l'interpellation, qui sont convaincus que «la patience des retraités est consommée, particulièrement depuis que le gouvernement est revenu sur la promesse d'augmentation des retraites comme le prouve la loi de finances, vide de toute prévision officielle à ce sujet», demandent au gouvernement de se présenter par devant l'APN pour exposer «les mesures qu'il compte prendre pour rendre justice dans les plus brefs délais à cette catégorie de notre peuple». Pour rappel, l'interpellation du gouvernement est une procédure relativement extrême qui vient juste après la motion de censure. Celle-ci est prévue par la Constitution et détaillée par les articles 65, 66 et 67 de la loi organique 99-02 régissant les rapports entre le Parlement et le gouvernement. Une fois que le quorum de 30 signatures de députés est atteint l'interpellation a recueilli 34 signatures , le bureau de l'APN devra se réunir dans les 48 heures qui suivent l'interpellation et le gouvernement devra se présenter devant l'Assemblée pour répondre dans les 15 jours qui suivent.


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