"La commission africaine chargée des droits de l'Homme et des peuples va procéder à une enquête" sur la maltraitance et le trafic visant les migrants en ce pays, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse conjointe avec la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, tenue en marge de la conférence de haut niveau "vers un partenariat renouvelé avec l'Afrique".Selon Moussa Faki Mahamat, la commissaire africaine chargée des Affaires sociales sera prochainement à Tripoli pour s'entretenir avec les dirigeants libyens et exprimer au gouvernement les "préoccupations" de l'UA sur "la situation gravissime" des migrants africains en ce pays.
Dénoncée depuis plusieurs mois par les ONG de défense des droits de l'Homme qui n'ont cessé de tirer la sonnette d'alarme sur les conditions "dégradantes et inhumaines" de détention des migrants dans les centres où ils "subissent des actes de torture et autres mauvais traitements infligés par les gardiens", leur situation en ce pays n'a attiré l'attention de l'opinion publique qu'après la diffusion par la chaîne américaine CNN d'images montrant des migrants africains vendus aux enchères.
Le président de la Commission de l'UA a appelé, à ce titre, à la conjugaison des efforts entre les autorités libyennes, l'UA, l'UE et les Nations unies pour qu'une solution "immédiate" soit trouvée, notamment pour les personnes "en danger de mort".
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L'urgence sera, a-t-il poursuivi, de localiser, recenser et identifier ces migrants, estimés à de "centaines de milliers".
Cependant, l'instabilité politique en Libye, profondément divisé et livré aux milices armées, rend l'opération "difficile", a reconnu Moussa Faki Mahamat qui a affirmé que l'UA a assuré, néanmoins, le gouvernement libyen de son "soutien", exhortant les pays africains et "toutes les bonnes volontés" à "mettre à disposition la logistique nécessaire pour rapatrier les migrants qui souhaitent rentrer chez-eux".
Le président de la Commission de l'UA a jugé, dans ce contexte, "absolument" nécessaire de redoubler d'efforts pour que l'"Etat soit rétabli en Libye".
Qualifiant les révélations sur l'esclavage et la traite des êtres humains en Libye d'"insupportable", la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini a estimé, toutefois, qu'"un pas en avant a été fait" pour lutter contre les auteurs de tels crimes et améliorer les conditions de vie des migrants sur le territoire libyen.
Elle a rappelé, à ce titre, que l'appui apporté à l'Organisation internationale des migrations (OIM) a permis d'assister plus de 10.000 migrants à "retourner volontairement" dans leur pays d'origine.
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Sur le plan économique, Federica Mogherini a annoncé le lancement dès jeudi des premiers domaines d'intervention du Plan d'investissement extérieur de l'UE, qui a été adopté le mois dernier.
"Ce plan européen doté de 4,1 milliards d'euros aura le potentiel de mobiliser plus de 44 milliards d'euros d'investissement du secteur privé, pour aider à la création d'emploi, des petites et moyennes entreprises en Afrique, notamment dans les régions les plus fragiles", a-t-elle précisé.
La haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a assuré, en outre, que l'UE "continuera à soutenir le maintien de la paix et de la stabilité" en Afrique.
Selon Mogherini, 30.000 soldats, policiers et juges ont été formés au cours des dernières années en Afrique grâce aux missions civiles et militaires de l'UE qui compte également renforcer son soutien à la force conjointe du G5 Sahel.
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Posté Le : 23/11/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz