Situation des CHU: L'aveu du ministre de la Santé

Le ministre de la Santé, Pr. Abderrahmane Benbouzid, mise sur la «numérisation» pour améliorer les prestations du secteur. Invité hier, à une émission de la Radio nationale Chaîne 1, le ministre estime que la création de l'Agence nationale de numérisation du secteur de la Santé permettra «d'améliorer les services de santé rendus aux patients». «Chaque secteur, en Algérie, est lié à la numérisation. Sans la numérisation on ne peut rien faire. Elle nous permet d'avoir une vision réelle de la situation globale et à chaque moment. Concernant le secteur de la Santé publique, même avec l'existence d'une direction de la numérisation, cela n'a pas été suffisant. L'Algérie est un vaste pays. Il y a dans chaque wilaya et chaque commune un établissement de santé publique. Et toutes les informations que nous recevons (au ministère, ndlr) parviennent à travers le téléphone et le fax. Vraies ou pas, il nous est difficile de disposer d'une lecture réelle de la situation dans tous les aspects, qu'il s'agisse des ressources humaines, des équipements médicaux, des cahiers des charges», explique l'intervenant.Selon M. Benbouzid, «nous avions l'Agence nationale de la Documentation de la santé (ANDS) qui a fait son temps et qui va être remplacée par l'Agence nationale de Numérisation de la santé (ANNS)».
Il s'agit, a-t-il poursuivi, d'une nouvelle entité «totalement indépendante» dotée d'un «Conseil d'administration et d'un Conseil scientifique consultatif». «L'ANNS ne sera pas constituée (seulement) de cadres de la Santé. Plusieurs administrations concernées par ce secteur seront représentées», a-t-il ajouté. La mission de cette nouvelle Agence est de «coordonner le travail de la santé entre les différents secteurs», que ce soit «en matière de ressources humaines» ou de «disponibilité des médicaments». «Je vous donne l'exemple du stock de médicaments. Des médicaments sont disponibles dans une région ou wilaya du pays, alors qu'ils sont très demandés ailleurs. Ces problèmes ne peuvent pas être résolus par les supports papiers, mais par une plateforme numérique qui déterminera exactement le niveau des stocks et des besoins», a-t-il précisé.
Selon le ministre de la Santé, cette agence, dont le projet de décret exécutif de sa création a été «adopté» lors de la dernière réunion du gouvernement, «aura son siège à Alger» et permettra «la coordination entre les différents secteurs et (aidera) à réduire les dépenses tout en améliorant la qualité des prestations». L'Agence prendra-t-elle en charge l'évolution des parcours professionnels des personnels de la santé publique ' «Non, cet aspect sera toujours du domaine du ministère de la Santé et de celui de l'Enseignement supérieur pour le cas des hospitalo-universitaires», a précisé Benbouzid.
Concernant «la nécessité d'adopter un système de gestion moderne, au sein des hôpitaux» évoquée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors du dernier Conseil des ministres, le ministre de la Santé affirme que le secteur «est au service du citoyen, et que la numérisation facilitera la tâche des usagers et la qualité des services rendus aux citoyens, et qu'elle permettra aux médecins de suivre les dossiers des patients et leurs données à partir de n'importe quel hôpital». Ajoutant que « le but est de regagner la confiance des citoyens », et que, selon lui, « cela ne passera que par la mise en place d'hôpitaux modernes ». Interrogé sur les conséquences de la crise de coronavirus sur le secteur de la Santé, l'invité de la Chaine 1 a estimé que «la pandémie a touché tous les secteurs, y compris celui de la Santé», et que le «diagnostic de la situation a montré que la plupart des CHU sont vétustes et actuellement inadaptés à la médecine moderne». Il a également fait état d'études pour la création d'un pôle de santé moderne » et que «l'année 2022 sera celle des réformes dans le secteur».