Sites archéologiques à Tipasa : Ce gardien du temple de l'histoire ancestrale

Les représentants des médias activant dans la wilaya de Tipasa ont eu tout récemment le privilège d'assister, lors d'une rencontre avec M. Ambes Hocine, directeur de la culture, à une présentation détaillée du Plan de Protection et de Mise en Valeur des Sites Archéologiques (PPMVSA) de Tipasa et ce, avant sa publication officielle. Avant de révéler à  l'assistance les tenants du document en question, M. Ambes Hocine, a tenu notamment à  souligner le caractère injuste de l'inscription en 2001, par l'UNESCO, des sites archéologiques de Tipasa sur la liste du patrimoine mondial en péril. «En 2001, le comité du patrimoine mondial a considéré que le site de Tipasa a perdu de son authenticité et de son intégrité, d'où, par voie de conséquence, son inscription sur la liste du patrimoine mondial en péril. Cette décision, du reste, discutable, ne fut pas alors acceptée par bon nombre de professionnels du patrimoine, qui y ont vu là, une injustice à  l'encontre d'un site qui, malgré les difficultés, reste une valeur sûre du patrimoine mondial», explique-t-il. Cela étant, les efforts des autorités pour rétablir la réputation du site de Tipasa ont été couronnés en 2006, à  la 30e session du comité du patrimoine mondial en Lituanie par son retrait définitif de la liste des sites en péril. «La sortie du site de Tipasa de la liste du patrimoine mondial en péril a été rendue effective grâce aux efforts des autorités gouvernementales et locales.Ces dernières ont, d'ailleurs mis en œuvre les recommandations du comité du patrimoine mondial, dont l'étude et l'élaboration du PPMVSA de Tipasa» fera-t-il savoir à  propos du lancement de ce projet pilote à  travers tout le territoire national et qui a eu le mérite d'une part, de délimiter avec une exactitude incontestable le périmètre des parcs archéologiques de Tipasa (parc ouest, Sainte Salsa et le mausolée royal de Maurétanie) ; et de l'autre, de recenser tous les vestiges et autres richesses patrimoniales qu'ils renferment. Après ce rappel introductif, M. Ambes Hocine est revenu point par point sur les modalités d'élaboration et d'adoption du PPMVSA de Tipasa, tout en faisant référence à  son cadre juridique. «Le PPMVSA est un outil juridique prescrit par la loi 98/04 dont les modalités d'application sont stipulées dans les textes du décret exécutif 03/323 en date du 5 octobre 2003 et opposable à  tous les tiers. Il renforce le plan d'occupation du sol (POS) et s'intègre dans le plan directeur de l'aménagement et de l'urbanisme (PDAU)», précise-t-il. Et d'ajouter : «D'une manière synoptique, le PPMVSA s'articule essentiellement autour de l'élaboration d'un rapport de présentation, d'analyse et de diagnostic de l'ensemble du site de Tipasa et de ses ressources archéologiques, architecturales et socio-économiques, accompagné d'un dossier graphique composé de plusieurs cartes constituant un véritable Atlas graphique de Tipasa». Compartimentée en trois parties distinctes, au demeurant interdépendants par implication et obéissant à  une évolution en phase, l'étude du PPMVSA a porté en premier lieu sur «la délimitation du périmètre du PPMVSA pour les sites classés, à  savoir, les deux parcs de la ville de Tipasa et le mausolée royal de Maurétanie, ainsi que l'identification des mesures d'urgence» résume-t-il. La deuxième phase de l'étude, en revanche, a trait, selon le conférencier, à  l'identification du périmètre du PPMVSA par rapport aux différents POS du chef-lieu de Tipasa, à  l'élaboration, d'une part, d'un plan de conservation des sites archéologiques ainsi que sa zone de protection ; et de l'autre, un plan de valorisation et de présentation au public des sites en question. «A ce titre, il est prévu l'ouverture d'un centre d'interprétation archéologique qui se chargera entre autres d'initier le public des sites, en leur donnant les outils du savoir basique pour mieux apprécier la richesse que recèlent les sites» prévoit-il. Cette phase médiane de l'étude, comporte également, poursuit notre interlocuteur, un plan d'aménagement urbanistique et de nouvelles constructions. «En somme, cette deuxième étape a permis la réalisation du relevé topographique et archéologique des sites en question ainsi que la rédaction de l'avant projet du PPMVSA, en perspective de la troisième et dernière étape de l'étude. Celle-ci a abouti à  l'adoption du projet final par l'APW le 13 décembre 2010, et que le PPMVSA de Tipasa est en phase de publication», conclut-il.