Algérie - Kef Lakhdar


Site de Benia
Elle fut fondée par Ziri ibn Menad. Selon Claude Martin, Achir fut la capitale des Zirides qui est située dans la montagne de Tetteri au Sud Est de la daira d'Ain-Boucif Médéa en Algérie. La ville avait une altitude de 1280 m. Et selon Ibn Khaldoun, le mont Tetri est le royaume des Zirides et dans lequel se trouvent les ruines de Achir.L'Achir de Ziri ibn Menad. - L'éponyme de la dynastie berbère, qui héritait de la domination sur l'Ifriqya, avait été le lieutenant fidèle et actif des Fatimides. Dans leurs luttes contre les soldats d'Abou Yazid et contre les Zénètes, qui dominaient à l'ouest de Tiaret, ses interventions avaient joué un rôle décisif. Aussi, le Calife el-Quaim l'avait-il autorisé à affirmer sa jeune puissance par la construction d'une capitale qui lui servit de place forte et de magasin, Achir (à l'est de Boghari, sur les flancs du Djebel Lakhdar).G. Marçais, qui a recherché sur place les vestiges des constructions zirides, a montré qu'ils révèlent les progrès du fondateur de la dynastie.Achir prit rapidement de l'importance. Située dans une position géographique idéale pour une capitale, sur la frontière naturelle qui sépare les plaines du Tell occidental des montagnes kabyles de l'Est, il commandait la route qui grimpe de la côte, en suivant les crêtes, et surveillait les nomades de la plaine. Son essor eut l'encouragement du calife. Ziri y transporta les habitants d'autres villes, peut-être aussi les indésirables qui ne se trouvaient pas en sécurité ailleurs, puis l'entoura d'épaisses murailles. Au début du XIe siècle, Al Bakri rapporte que « l'on assure que, dans toute la région, il n'y a pas de place qui soit plus forte, plus difficile à prendre et plus propre à décourager l'ennemi », car dix hommes suffisent à défendre.Place inexpugnable, mais aussi lieu d'échanges actifs entre Tell et steppe, centre intellectuel où affluaient légistes et savants, Achir fit vraiment figure de capitale et Ziri de souverain qui commandait aux contingents les plus redoutables, surveillait le Maghreb central du haut de son belvédère et frappait monnaie à son nom.Achir était le coeur de la puissance sanhajienne. Aussi, quand le brusque succès du calife rendit les Zirides maîtres de l'Ifriqiya n'abondonnèrent-ils leur capitale qu'à regret. Ce fut petit à petit que les émirs emmenerent leurs familles vers la nouvelle capitale, relâchèrent les liens qui les attachaient à Achir et firent de leur ancien domaine une marche confiée à leurs proches, jusqu'au jour où elle leur échappa.Le mot Achir signifiait l'eau ; il y a beaucoup des mots qui sont utilisés jusqu'à nos jours en langue berbère ancienne.

Aujourd'hui ses traces sont partagées sur quatre zonesM

1- Menzah Bent Essoltane.

2- Palais Ziri ou des Zirides

3- Achir Ouest

4- Benia (Achir de Bologhine)

Dans cette fiche technique du lieu culturel Achir, l'entité Benia qui va etre traitée:

4- Benia (Achir de Bologhine)

de plan rectangulaire, déformé par la nécessité de suivre les courbes de niveaux, la cité est ceinturée d’une muraille très visible et qui parait renforcée par de piliers contreforts disposés à égale distances les uns des autres. La longueur totale est d’environ 800m/450m. La partie Ouest s’ouvre une porte en chicane à laquelle devait aboutir un étroit chemin escaladant, les flancs abrupts de la montagne ou l’on distingue nettement les couches horizontales du terrain. Sur la face Nord devait également s’ouvrir une seconde porte beaucoup plus accessible bien qu’elle donne elle aussi sur une dépression de terrain assez prononcée. Le coté Est demeurent confus en raison de constructions récentes qui ont endommagé l’ancienne muraille. Mais celle-ci se devine assez bien encore, il est difficile de savoir s’il y a une porte ou se trouve cette issue, la muraille du Sud n’offre aucune solution de continuité sauf vers sa partie Est ou elle se perd dans les constructions nouvelles et les terrains cultivés.

Il est fort probable qu’il y avait à cette partie également une porte donnant passage à un 2ème quartier de la ville constituant une sorte d’annexe , elle aussi ceinturée de muraille et montant à l’assaut d’un piton qu’elle escalade jusqu’au sommet et dont elle épouse la forme.

D’où ce plan curviligne et effilé qui affecte grossièrement la forme d’un entonnoir. On peut noter au sommet du piton ; les ruines d’une tour qui devait être une tour à signaux (manaar). Les restes d’une tour ronde semblables sont également apparents à l’angle Nord-est de la muraille

Il semble que la ville n’ait d’abord compris que l’enceinte rectangulaire, la seconde partie ayant été ajoutée par la suite pour relier sans doute un ouvrage militaire construit au sommet resté de la cité. Ainsi s’explique le fait que la muraille rectangulaire soit à peu près fermée; la partie supérieure devant s’y accoler.

On peut encore supposer que ce nouveau quartier ait servi de résidence princière. On sait combien les sultans et les chefs aiment vivre en dehors de la foule, loin des regards curieux. La vue aérienne révèle encore une ligne Est-ouest assez confuse, mais qui doit correspondre à une rue centrale de l’axe longitudinal, un autre axe encore plus confus allant de la porte Sud vers la muraille Nord semble correspondre à une artère principale. Presque à l’intersection de ces voies, on peut remarquer le plan d’un édifice que le capitaine Rodet, lors de fouilles, avait pris pour un hammam, et qui, en réalité, a tous les aspects d’une mosquée.

Enfin, il convient de souligner que des sources à l’intérieur de l’ancienne cité.

En face de la partie nommée El-Bab qui devait être la porte principale de la ville, se

trouve une grande place demi-circulaire, en contre bas de 1.5m à 2m du sol. Seul un monument, que l’on croit être l’emplacement des thermes a été facile à relever.

C’est une construction rectangulaire de 21/19m. Nul doute qu’Achir possédait d’important établissement de bain, 4rangées de 6 colonnes dont une partie de futs cylindriques, bien conservés ; sont debout un puits de 1.5m de diamètre, très bien construit et en bonne maçonnerie. (n’éxistent plus en janvier 1978).

Deux sources nommées Ain Bénia et Ain Bahera jaillissent à l’intérieur de la ville ; trois autres : Ain El Atrous, Ain Kerma, Ain Messaoud sourdent au pied des rochers qui dominent la ville Sud.


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