Jeudi matin, une
soixantaine de travailleurs de la direction régionale commerciale de
l'entreprise Endimed (distribution de médicaments) venus
de sept wilayas de l'Est, en l'occurrence Skikda, Jijel, Oum
El-Bouaghi, Mila, Khenchela, Batna et Constantine, ont tenu un sit-in de
protestation devant le siège de la direction situé à la rue Kaddous
Boumeddous, en brandissant, comme principale
revendication, le départ du directeur de l'unité auquel ils reprochent l'incompétence
et la mauvaise gestion.
«Notre chiffre
d'affaires a connu une chute drastique, passant de 6 milliards de centimes par
mois à 3 milliards seulement. Un climat délétère s'est instauré parmi les
travailleurs et les relations avec les chefs des services, les chefs d'agences
ainsi qu'avec les fournisseurs principaux, notamment ceux qui nous fournissent
en insuline et en médicaments pour les maladies chroniques, sont devenues
mauvaises. De sorte qu'aucun fournisseur ne travaille avec Endimed
», a indiqué M. Chaoui Sobhi
qui s'est présenté à la tête des protestataires comme étant le secrétaire
général de la section syndicale UGTA de la direction.
Les
protestataires ont avancé aussi quelques revendications d'ordre professionnel, affirmant
que le salaire de base, ou le salaire minimum d'activité, d'un travailleur
simple ne dépasse guère 8.000 DA par mois. Ceci pour ce qui concerne la femme
de ménage par exemple. Pour ce qui est du salaire d'un agent de saisie, celui-ci
ne dépasse guère les 13.000 dinars. «Un chef d'agence qui a 26 ans d'ancienneté
ne touche que 23.000 dinars», a indiqué Chaoui. Les
protestataires ont affirmé avoir joint par téléphone le directeur général d'Endimed pour lui expliquer leur mouvement de protestation
et l'action qu'ils ont déclenchée et ce dernier, selon leurs dires, a promis
d'examiner ces problèmes et leur fournir une réponse au début de cette semaine.
«Faute de quoi, nous reconduirons le mouvement de protestation dès le lundi
prochain», ont affirmé les travailleurs de l'Endimed
de Constantine protestataires qui revendiquent pour leur direction régionale un
effectif de 312 travailleurs, dont plus de la moitié sont des contractuels, précisent-ils.
Le sit-in a duré de 7h30 à 11 heures. «Pendant tout ce temps, notre directeur régional,
M. Rebai Abderrahmane, s'est
abstenu de rejoindre son poste craignant de faire face à la grogne des
travailleurs», ont signalé les protestataires. Aussi, le téléphone de ce
dernier est resté fermé durant les journées de jeudi et vendredi quand nous
avions tenté, à plusieurs reprises, de le joindre.
Toutefois, dans
l'après-midi du jeudi, nous avons été contactés par le secrétaire général de
l'union territoriale ouest de l'UGTA, M. Arafa Abdelouahab, qui nous a
déclaré «que son instance récuse ce mouvement qui, selon lui, est conduit par
des imposteurs qui n'ont jamais appartenu à l'UGTA»
en donnant le nom du secrétaire général de la section syndicale légitime et élu
régulièrement. Ce responsable syndical a fait entendre un son de cloche tout à
fait différent sur la gestion du directeur régional d'Endimed
de Constantine et radicalement opposé à celui des protestataires. M. Arafa a affirmé qu'il s'agit d'un jeune cadre dynamique et
possédant toutes les qualités requises pour remettre sur pied cette entreprise.
Ces deux sorties radicalement opposées reflètent, on ne peut mieux, les luttes
intestines qui se déroulent toujours au sein de l'union de wilaya de l'UGTA entre l'aile Mehdi et l'aile Arafa
pour le contrôle du mouvement syndical dans la wilaya.
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Posté Le : 04/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com