Algérie

Sit-in nocturne au CHU Mustapha


Mais ils ont décidé de passer la nuit au CHU Mustapha. Un grand moment de confusion et de violence, à quelques mètres du palais d’El Mouradia, où les médecins n’ont pas été épargnés. «Deux médecins ont été blessés et plusieurs arrestations ont été évitées», raconte paniqué, un délégué du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra).
Après l’enthousiasme de la première journée de rassemblement marquée par la présence de la révolutionnaire Djamila Bouhired venue les soutenir, la seconde journée a été celle de la panique et de l’incompréhension. «Nous sommes convaincus que les forces de l’ordre ont fait exprès de laisser les étudiants arriver jusqu’à la Présidence pour les bastonner ensuite et ainsi en finir avec toutes les contestations qui s’y déroulent», explique le Dr Yelles, un des porte-parole du Camra. Et d’ajouter : «Ils veulent donner l’exemple pour nous déloger et nous effrayer tous !»
La veille, alors que la mobilisation atteignait son apogée avec plus de 2500 résidents rassemblés, une présence inattendue mais vivifiante avait encouragé le mouvement. Djamila Bouhired avait fait sensation en rejoignant le sit-in des résidents contestataires durant plus d’une heure. «J’étais sur mon balcon lorsque j’ai entendu vos slogans, je n’ai pu m’empêcher de descendre vous exprimer mon soutien. Vous représentez l’avenir de ce pays. Comment peut-on vous afficher autant de mépris '», s’est-elle insurgée en s’adressant à quelques résidents pressés de lui serrer la main et de lui arracher quelques chaleureuses accolades. Admiration, reconnaissance et nouveau souffle pour défendre leur cause.
Le soutien de cette icône de la Révolution algérienne a été sans conteste pour beaucoup dans la consolidation de leur ferveur lors de ce second sit-in, mais le débordement violent survenu hier est venu casser cet engouement. Les médecins contestataires ne renoncent pas pour autant, même s’ils ont été contraints de libérer les lieux. «Notre énergie, on la puise du mépris, de l’indifférence que les autorités nous affichent», note un délégué.
Un autre avoue tirer son obstination dans le mépris auquel il a lui-même assisté lors du «simulacre de commissions» installées la semaine dernière. Avec la grève des paramédicaux entamée lundi et celle des internes qui a débuté hier, cette crise semble bien partie pour s’envenimer au vu du refus indéfectible des autorités d’ouvrir un réel dialogue autour des problèmes posés par ces professionnels de la santé.
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