Sit-in hier devant la nouvelle cour d'Alger Le ministère appelle les avocats au dialogue

Le bâtonnat national a finalement été convié, dimanche, par la chancellerie à une rencontre qui devra avoir lieu demain mercredi au siège du ministère de la Justice. Cet appel intervient alors que les avocats du barreau d'Alger boycottent depuis quelques jours les audiences qui se déroulent à la nouvelle cour. Les robes noires du barreau d'Alger ont observé, hier, un sit-in devant cette même cour, huit jours après l'action de protestation nationale qui a eu lieu le 10 juin. Les avocats maintiennent ainsi leur pression, et ce en dépit de la correspondance les invitant au dialogue. Abdelmadjid Silini, président de l'Union des barreaux d'Algérie, explique que la rencontre prévue entre le bâtonnat et la chancellerie « devra dans un premier temps aplanir la situation » et permettre d'amorcer un dialogue permanent entre la corporation des robes noires et la chancellerie. « La plate-forme de revendications comporte plusieurs aspects et ne peut dans ce sens être traitée d'un trait », fait remarquer un avocat. Alors même si Silini n'a pas demandé à ce que la rencontre entre robes noirs et ministère se déroule en présence de Tayeb Belaïz, il émettra néanmoins le voeu de voir la partie représentant le ministère « constituée de personnes pouvant prendre des décisions afin de trouver les solutions qui s'imposent à cette situation ». La chancellerie sera représentée, selon la bâtonnier national, par le secrétaire général du ministère ainsi que par des cadres supérieurs. Il est envisagé, lors de cette rencontre, de se pencher sur des questions pratiques inhérentes à l'élimination des obstacles que les avocats rencontrent dans l'exercice de leur fonction (difficultés d'accès aux dossiers des prévenus, au bureau de greffe, la mise à leur disposition de bureaux au niveau de la nouvelle cour, création d'une école pour la formation des avocats, etc.). Il est aussi souhaité le traitement de questions importantes, tel le traitement de centaines de dossiers par les magistrats en une seule audience et que les avocats qualifient de justice de « statistiques », qui « nuira inévitablement aux droits de la défense et aux intérêts du justiciable. » Préférant la métaphore pour décrire les rapports peu enviables entre magistrats et défense, un membre du bâtonnat indiquera que « les uns et les autres portent les même robes aux mêmes couleurs. Ils devront nous respecter autant que nous les respectons ».