Algérie

Sit-in face à la wilaya



Des habitants des Planteurs menacent Le feuilleton de l’épineux problème du logement au niveau de la cité des Planteurs fait encore recette et s’inscrit dans la durée. A chaque fois qu’on a l’impression que les efforts consentis par l’Etat sont sur le point de répondre aux aspirations légitimes des citoyens et que des centaines de familles sont logées dans des appartements neufs, c’est à une autre levée de boucliers qu’on assiste. Il en a été ainsi hier aussi après que des dizaines de familles ont été relogées à Haï El-Yasmine. Cette fois encore, plusieurs dizaines de citoyens se sont rassemblés face au siège de la wilaya où ils ont organisé un sit in pour protester, selon leur porte-parole, contre leur marginalisation puis leur exclusion. Pour mieux se faire entendre, les manifestants ont déployé des banderoles où l’on pouvait lire leurs revendications, dont «Non à la marginalisation». Ils ont de même dénoncé les pénibles conditions dans lesquelles ils vivent depuis longtemps et qui ne font qu’empirer, assurent-ils avant de déclarer que leurs familles se trouvent de ce fait livrées à la rue. Prenant conscience de cette situation, les autorités de wilaya ont délégué un responsable qui a dialogué avec les protestataires et leur a assuré que le wali s’intéresse en personne à leur situation qu’il étudiera au cas par cas. Pas du tout convaincus, de nombreux manifestants ont déclaré que ceci n’était en réalité que de la poudre aux yeux et une fuite en avant. «Tant que nous ne sommes pas logés comme le garantit la Constitution, nous continuerons à crier notre désespoir et réclamer justice. Pour faire entendre notre voix, nous maintiendrons la pression et reviendrons ici le 15 mars et autant de fois que cela sera nécessaire. Au besoin, et si rien n’est entrepris pour nous rétablir dans nos droits, nous manifesterons devant le président de la République, lors de sa prochaine visite dans notre ville. Aussi et afin de lever toute équivoque, nous tenons à préciser qu’étant légalistes, nous éviterons au maximum d’être entraînés hors du cadre légal pour faire avancer notre revendication à un logement décent et à plus d’équité» ont, d’autre part, tenu à préciser des porte-parole des dizaines de manifestants qui paraissaient décidés à aller au bout de leur logique mais sans jamais troubler l’ordre public. A Oran, une chose est sûre et c’est bon signe; refusant la culture de la violence et les dérapages qui l’accompagnent souvent, les habitants des Planteurs n’ont qu’une idée en tête, faire avancer leurs revendications en usant des seuls moyens pacifiques et sans jamais dévier. Ceci fait qu’à chaque fois que l’un ou l’autre des protestataires se laisse emporter ou q’il est sur le point de flancher, des sages s’empressent de le prendre en charge et le calmer. Au fait, comment se fait-il que des pères de famille qui jurent être nés au quartier des Planteurs et dont les logements ont été démolis dans le cadre des opérations décidées par les pouvoirs publics, n’ont pas été logés? Interrogés, certains avouent ne pas détenir de documents officiels pour conforter leurs assertions et être éligibles au relogement. Selon diverses sources, des intrus, en provenance de wilayas limitrophes, se seraient infiltrés parmi les familles qui n’ont pas été relogées à ce jour. Cette pratique frauduleuse s’étant avérée payante dans des situations similaires, de nombreux individus y recourent avec l’espoir de se faire aider par des proches ou des amis. Le stratagème étant de nature à faire traîner en longueur le problème, des enquêtes plus approfondies et plus crédibles sur leurs cas devraient être menées sur leur ancien lieu de résidence. Dans le cas contraire, la situation aux Planteurs et à Oran de façon plus générale se compliquera davantage avec tous les risques que cela pourrait comporter pour l’ordre public.


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