Algérie

Sit-in devant Radio El Bahdja



La Fédération internationale des journalistes a fait part de son « indignation concernant l'attitude du directeur général de l'Entreprise nationale de la radiodiffusion sonore, Tewfik Khelladi qui avait porté plainte contre sept journalistes grévistes ». La grève déclenchée dimanche dernier par des journalistes et réalisateurs cachetiers de la Radio algérienne n'en finit pas de faire des émules. Un sit-in devrait se tenir aujourd'hui à 11h devant le siège de Radio El Bahdja, rue Ahmed Zabana. L'appel à ce rassemblement de solidarité avec les journalistes de la radio a été lancé hier par la Fédération nationale des journalistes algériens, sit-in auquel s'associent le collectif de solidarité avec les journalistes et réalisateurs cachetiers de la radio et de la Fédération internationale des journalistes. La FIJ qui représente plus de 600 000 journalistes dans plus de 125 pays, apporte son soutien à cette action qu'elle qualifie de « sursaut pour la dignité », une « contestation d'une situation de non-droit condamnant des journalistes, reconnus comme tels par leur travail, condamnés à rester des éternels cachetiers et réduits pratiquement à la clandestinité ». Dans son communiqué rendu public hier, la Fédération internationale des journalistes a fait part de son « indignation concernant l'attitude du directeur général de l'Entreprise nationale de la radiodiffusion sonore, Tewfik Khelladi, qui avait porté plainte contre sept journalistes grévistes au motif d'"occupation illégale d'un lieu public et empêchement du fonctionnement du service public" ».« La raison invoquée pour motiver la plainte contre nos confrères n'a aucun fondement », a déclaré Aidan White, secrétaire général de la FIJ. « La chaîne El Bahdja continue à diffuser normalement des programmes que nos collègues en grève ont eux-mêmes contribué à préparer il y a quelques jours. » La FIJ a par ailleurs fustigé le « mutisme inexpliqué de la tutelle (le ministère de la Communication) », face à « une injustice qui préoccupe les journalistes en Algérie ainsi que les animateurs de la sphère syndicale, nombreux à manifester leur solidarité. La FIJ interpelle les hautes autorités du pays contre toutes représailles qu'exercerait l'administration de l'ENRS à l'encontre des journalistes grévistes et déplore la décision du directeur général de l'ENRS, M.Tewfik Khelladi ». Ce dernier avait déclaré au journal El Khabar que « 900 cachetiers exercent dans une situation non conforme à la réglementation en vigueur », ajoutant qu'« il envisage leur régularisation ». Nadir Benseba, coordinateur chargé des programmes au centre d'Alger de la Fédération internationale des journalistes, dénonce, à ce titre, la « duplicité » du discours officiel qui ne profite ni à la profession ni au journaliste, seul garant de l'essor de l'entreprise médiatique.


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