Des centaines de fonctionnaires et de travailleurs du secteur de
l'habitat et de l'urbanisme ont observé hier un sit-in devant le ministère de
l'Habitat à Alger pour revendiquer à leur tour des «droits socioprofessionnels
». Munis de banderoles, ils sont venus de près d'une vingtaine de
wilayas pour exprimer ce qu'ils ont qualifié de «ras-le-bol généralisé» au sein
du secteur.
Selon Aït Hocine Yahia, qui
parlait au nom des contestataires devant le département de Nordine Moussa,
l'ingénieur dans le bâtiment gagne aujourd'hui moins que le prix du mètre cube
de béton. La situation est intolérable, ont estimé hier des délégués des
différentes directions de l'habitat et de l'urbanisme des wilayas, qui
soutiennent qu'ils sont lésés alors que tous les projets lancés à travers le
pays ont vu le jour grâce à eux et à leur dévouement.
A ce sujet justement, certains
contestataires en colère hier n'ont pas hésité à proposer de bloquer tous les
chantiers en s'engageant dans une grève illimitée. Il faut savoir que les
revendications des contestataires se résument en huit points. Il s'agit de
«revoir le statut particulier des travailleurs du secteur», «la revalorisation
du régime indemnitaire du corps commun et technique», «revoir les procédures de
promotions professionnelles aux postes supérieurs», «la couverture judicaire du
fonctionnaire», «la permanisation des contractuels, vacataires et pré-emploi »,
«l'amélioration des conditions de travail», «l'intégration des inspecteurs
nommés dans le cadre du décret 91/225 du 22.07.1991» et enfin «la réclamation
de postes budgétaires».
Manque de bol hier, les délégués
des différentes wilayas n'ont pas pu rencontrer le ministre qui était en
déplacement avec le chef de l'Etat à Tamanrasset, ni un autre responsable du
ministère. Les délégués en question sont sortis bredouilles du ministère. Ils
affirment que le secrétaire général du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme
aurait même refusé de les autoriser à se réunir dans une salle à l'intérieur de
l'édifice. «C'est du mépris !», ont lancé des délégués, qui ne comprenaient pas
par ailleurs la réaction du commis de l'Etat. Structurés au sein d'une
«Coordination nationale des travailleurs de l'habitat et de l'urbanisme», les
contestataires qui se sont rassemblés devant le ministère ont affiché une ferme
détermination à continuer leur lutte. A l'issue du sit-in, les centaines de
travailleurs et de cadres ont décidé de poursuivre leur mouvement de grève
illimitée, déclenchée hier pour certaines directions de wilaya et depuis le 3
mars pour d'autres. Un autre sit-in est par ailleurs programmé dimanche
prochain devant le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme. A noter que la
police a quadrillé tout le périmètre entre la rue Didouche Mourad et le
boulevard Franklin Roosevelt pour contenir les contestataires, dont plusieurs
femmes, qui ont fait des centaines de kilomètres pour prendre part au sit-in.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 06/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Z Mehdaoui
Source : www.lequotidien-oran.com