Algérie

Sit-in des enseignants affectés hors wilaya à Guelma : «2 jours de transport pour regagner mon poste»



Les enseignants de la wilaya de Guelma affectés hors wilaya sont revenus, hier, à la charge en observant un sit-in aux portes du siège de la direction de l'éducation. Ils ont scandé des slogans hostiles à la façon dont est géré leur dossier.«Nous avons signé en 2016 et certains en 2017 un accord dans le cadre d'un mouvement des fonctionnaires de l'éducation nationale avec le ministère de tutelle. Il s'agissait d'une affectation hors Guelma pour une durée maximale de trois années pour ensuite regagner notre wilaya d'origine. Mais force de constater amèrement que nous avons été condamnés à errer sur les routes», déclarent à El Watan une groupe d'enseignants, hommes et de femmes, visiblement épuisés par les aléas de cette affectation qui se devait limitée dans le temps. «Nous sommes, si ma mémoire est bonne, près de 380 enseignants de la wilaya de Guelma, des trois paliers, à avoir bénéficié de ce cadeau empoisonné. Affectés à Ouargla, Tamanrasset, Oran, Constantine et bien d'autres villes du territoire national, la majorité écrasante des enseignants et enseignantes n'ont pas de logement. Ils louent au prix fort», tiennent à témoigner nos interlocuteurs. En effet, à chacun son histoire.
Et quelle histoire ! Ainsi, un enseignant nous avouera mettre deux jours pour regagner son poste à Ouargla : «Il n'y a pas si longtemps, un chauffeur clandestin, faute de transport public en période de pandémie et d'interdiction de circuler entre les wilayas, m'a demandé 60000 DA pour un aller simple. Il me faut deux jours pour arriver à destination.» Le cas d'une mère de famille, enseignante d'histoire-géo, affectée à El Khroub (wilaya de Constantine) depuis plus de trois années, fait la navette journellement. «Chaque jour que Dieu fait, je me lève à 4 heures du matin pour prendre de bus et revenir à 19 heures. J'ai aussi des obligations familiales», nous dit-elle.
Contre toute attente, les doléances, pourtant légitimes de ses pères et mères de famille, sont restées lettre morte à l'image des dernières missives destinées aux autorités de tutelle dont les dernières en date remontent au 29 et 30 septembre derniers, dont El Watan détient des copies. «Nous avons demandé audience au directeur de l'éduction de la wilaya de Guelma pour éclaircir la situation. Mais malheureusement, ce dernier n'a pas dénié nous recevoir. Nous exigeons la transparence dans ce dossier», concluent nos interlocuteurs. Notons que le directeur de l'éduction est resté injoignable par téléphone et encore moins au siège de la direction dont les portes sont restées résolument fermées dans la matinée.
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