Algérie

Sissi proclame la loi antiterroriste



Sissi proclame la loi antiterroriste
L'innovation réside assurément dans la définition du « terrorisme » qui continue de faire débat en l'absence d'un consensus mondial et de la manipulation orchestrée par les puissances occidentales paradoxalement alliées et ennemies des groupes de l'international terroriste. Un cas d'école, al Qaïda de Ben Laden, érigé en « combattant de la liberté » en temps de « péril rouge » pour finir en paria porteur de « péril vert » rapidement relayé par l'énigmatique Daech à deux visages soutenu dans la guerre contre la Syrie et combattu par la coalition internationale. Tout le paradoxe de ce Daech, qui en cache un autre, génère une vision à double standard adaptée aux contingences géostratégiques de l'Occident fort de la caution démocratique dévolue aux « groupes armés de l'opposition » de la décennie sanglante algérienne. Deux décennies de grave omission et de franche complaisance occidentale se sont traduites, à l'heure des attentats parisiens et du syndrome des « combattants étrangers » - lire européens-de l'armée de Daech, par les procès en série des criminels en chef du tristement GIA extradés de Londres et jugés pour des actes terroristes commis en France. Le contentieux souffre énormément du déficit qui se fait sentir chaque jour dans l'élaboration d'une doctrine unifiée indispensable à la lutte internationale contre le terrorisme. Une exigence portée au fronton de l'ONU interpelleé de longue date pour donner un contenu réel et consensuel à une menace globale. C'est dire que le cas d'espèce égyptien ne manque pas de pertinence pour lever les zones d'ombre et proposer une approche cohérente et claire dans la lutte contre le terrorisme. Dans le décret présidentiel, publié dans le journal officiel, le mardi 24 février, la loi met en avant les impératifs de sécurité nationale pour légitimer la lutte contre toute menace présentée par des individus ou des groupes. Elle définit comme terroriste « toute organisation ou rassemblement qui sème la terreur parmi les individus, ou met en danger leur vie, leurs libertés et leurs droits » ou « qui porte atteinte à l'unité nationale, à la paix sociale, ou à la sécurité nationale ». Il est également répertorié, dans ce registre, les entraves commises dans le fonctionnement des « transports publics ou privés » et des « institutions de l'Etat ou des pouvoirs publics ». Dès lors, les formes légales de répression autorisent le recours à l'interdiction de sortie du territoire, au retrait du passeport et au gel des avoirs. Une dissolution du groupe considéré comme « terrorsite » et la saisie des biens de ses membres est également prévue dans la panoplie des mesures qui donnent mandat au procureur de saisir un tribunal criminel compétent pour la qualification de tout suspect de « terroriste » et son jugement. Dans l'?il du cyclone, l'organisation des Frères musulmans, classée terroriste en décembre 2013 et dissoute une année plus tard par la plus haute Cour administrative, est visée par la loi sur « les entités terroristes », tel est le nom officiel de la nouvelle loi qui se propose de lancer une guerre sans merci contre la menace terroriste qui frappe l'Egypte depuis 20 mois. Le défi se fait également durement ressentir au Sinaï où sévit Ansar Beït al-Maqdess, prêtant allégeance à l'Etat islamique, et Ajnad Misr, nouvellement constitué dans le fief cairote et révélé lors des deux attentats meurtriers commis le 24 janvier 2014 dans la capitale égyptienne en marge des attaques lancées, à la veille du 3e anniversaire de la révolution du 25 janvier 2011, par son aîné Ansar Beït al Maqdess.




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