Sirius dénonce une «fraude scientifique»

L'association Sirius d'astronomie a affirmé, dans un communiqué diffusé vendredi, que la fête de l'Aïd El Fitr a été célébrée «sur la base d'un croissant inexistant».L'association précise «que ce n'est pas pour gâcher la fête». «Le fait que le Comité des croissants lunaires ait entériné vendredi au lieu de samedi comme 1er jour de chawal ne nous cause aucun problème particulier, sauf qu'il est de notre devoir de souligner une incohérence criante et en tant qu'association scientifique nous nous devons de la relever», lit-on dans le communiqué de Sirius, qui reproche au Comité des affaires religieuses d'avoir décrété le premier jour de l'Aïd le vendredi sur la base de la seule observation oculaire. «Le croissant était scientifiquement invisible jeudi soir», insiste Sirius, qui rappelle que ce constat avait été reconnu même par le représentant du Craag, lui-même membre du Comité des croissants lunaires.«Comme nous l'élaborions longuement dans notre communiqué sur l'Aïd, il existe des idjtihad (efforts de réflexion) légitimes qui peuvent nous faire accepter l'Aïd le vendredi comme le samedi, mais on ne peut passer l'éponge sur le fait que cela a été décidé sur la base de la seule observation oculaire», estiment les représentants de cette association, qui dénoncent ainsi «une fraude scientifique».«L'observation du croissant du mois de chawal a été homologué par le Comité national des croissants lunaires sur la base d'une impossibilité scientifique patente : notamment une prétendue observation du croissant dans quatre wilayas, alors qu'il était strictement impossible à voir, vu qu'il se couchait quasiment avec le Soleil». Les auteurs du communiqué assurent que «ce n'est pas seulement Sirius qui dit cela, mais c'est une évidence pour toute la communauté astronomique mondiale sans aucune voix discordante». Sirius ajoute que «notre Aïd est donc basé sur une erreur, sinon une fraude scientifique.Le Comité des croissants lunaires prétend toujours dans ses communiqués que sa décision est conforme aux données scientifiques, et cela devrait nous interpeller en tant que croyants et en tant que scientifiques», écrit l'association, qui appelle le ministre des Affaires religieuses «réputé moderniste» à assumer le choix du jour de l'Aïd pour des considérations relevant de l'ijtihad sans occulter la réalité.