Sirat Boumediène, 12 ans déjà

La date du 20août est un grand événement de portée nationale. Mais c'est également le jourdu décès d'un de nos plus grands artistes, feu Sirat Boumediène, qui faitréveiller le souvenir de ce grand combattant des tréteaux. L'inégalable«Didène» est mort un certain dimanche 20 août de l'année 1995. Il y a donc 12ans de cela. Il a rendu l'âme quelques heures après son évacuation de la sallede théâtre El Moudja de Mostaganem. Didène était né pour la comédie. Il étaitaffable et souriant comme dans le feuilleton télévisé «Chaïb El Khdim». Sirat«El Fhaïmi» sera le dactylographe bénévole admis au TRO. Côtoyant les défuntsKaki et Alloula, qui firent naître le théâtre à partir des pratiques populairesde l'oralité. Feu Sirat Boumediène est signalé comme amateur sous la férule deKorid Ali. Il suivra son destin sans trop poser de questions. Il aimait fairerire et avait beaucoup de talent. Il en avait à revendre. Les planches du TROvinrent à être secouées par le «monument» du théâtre national le regrettéAlloula Abdelkader qui distribua «Didène» dans un rôle dans «El Khobza». Lestirades piquantes de Alloula exprimées par l'inégalable Sirat conquirent lepublic. Les deux personnages se retrouveront dans toutes les oeuvres aux côtésde Haïmour, Hachemaoui, Osmane, Belkaïd, Belarbi. Sirat s'imposa devant detalentueux comédiens. Son aisance sur scène, sa manière innée de transformer untexte, son abnégation faisaient le bonheur de l'auteur et beaucoup d'oeuvresn'auraient sans doute jamais vu le jour sans la présence de Sirat. Letalentueux comédien devenu auteur dramatique doublé d'un metteur en scènegénial avait trouvé en Sirat la perle tant recherchée. Alloula écrira lescénario de «Gorine» qui sera réalisé par Ifticène et réunira Sirat et BenaïssaSid Ahmed. Toute une carrière jalonnée de réussite sur le plan théâtral. Celapourrait relever de la légende. C'est à la suite de la défection d'un comédienqu'on avait fait appel à Sirat Boumediène et ce petit coup d'essai fut un coupde maître, une révélation qui se termina par le prix du meilleur comédien aufestival de Carthage, et c'est Abdallah Ghit, le célèbre comédien égyptien, quipubliquement le félicita.