En Irak toujours, la limite Sud de l'EI se dessinera naturellement en venant buter contre la partie chiite du pays où il n'a aucune chance de s'implanter.Pour la limite Ouest irakienne, elle devra nécessairement être fixée assez loin des frontières du grand allié des Etats-Unis qu'est la Jordanie, où nombre de mercenaires font escale en ce moment pour y être formés par des instructeurs américains avant de partir semer la terreur en Syrie. Enfin, reste le problème de la frontière Ouest de l'Etat islamique en Syrie, frontière qui longe les zones particulièrement sensibles que sont le Liban et Israël. S'agissant du Liban, il est évident que c'est grâce à l'engagement du Hezbollah, puis de celui de l'armée libanaise, que le Pays du Cèdre a pu éviter d'être aspiré dans la spirale de la guerre. Notons aussi à ce stade que c'est l'entente entre le Courant Patriotique Libre du général chrétien Michel Aoun et le Hezbollah qui permet actuellement la stabilité du pays sur son versant politique. Mais la pression reste très forte et des attaques sanglantes occasionnent de nombreuses pertes dans l'anti-Liban par exemple. Plus au sud, Israël a engagé une partie particulièrement perverse en soutenant clairement les bouchers d'al-Nosra. Nous savons qu'Israël accueille des blessés d'al-Nosra dans ses hôpitaux pour les renvoyer ensuite au combat. Pour le régime sioniste, l'objectif est en effet de tisser des liens étroits avec le groupe salafiste dont il entend se servir ensuite comme d'une force supplétive pour tenir une zone tampon qui courrait le long du Golan. Un peu comme il l'avait fait en son temps avec l'Armée du Liban Sud (ALS). Ainsi, pour Israël, une chute de Bachar Al-Assad ? qui ferait voler en éclat le croissant chiite et casserait les lignes d'approvisionnement en armes du Hezbollah et du Hamas ? représente ainsi un bénéfice bien supérieur au risque encouru par la présence de djihadistes aisément manipulables. Et puis, souvenons-nous que l'éclatement de l'Irak et de la Syrie figure au programme de l'Etat-major israélien depuis les années 80. Le plan Oded Ynon, faisant foi. En résumé, l'Etat islamique ainsi créé avec les garde-fous adéquats ? dont pourquoi pas des casques bleus pour faire tampon ?, pourrait même devenir à terme un partenaire officieux tout à fait convenable pour le Bloc atlantiste et Israël, une fois la poussière de la bataille retombée; les tribus sunnites achetées et les cadres djihadistes récalcitrants exterminés lors d'une opération de nettoyage inspirée de celles conduites au Vietnam (Phoenix) ou en Amérique latine (Condor). Reste qu'évidemment tout cela est très joli sur le papier, mais l'affaire est loin d'être pliée. Car hormis le risque de perte de contrôle de l'incendie par le Bloc atlantiste, l'Iran, la Russie, la Syrie légaliste et la résistance libanaise sont également à la manœuvre et sont loin, très loin, d'avoir dit leur dernier mot. (Suite et fin)
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Posté Le : 11/12/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Chérif Abdedaïm
Source : www.lnr-dz.com