Algérie

«Sîn, la lune en miettes», premier roman de Abdelaziz Otmani paru chez Casbah Éditions Une fresque puisée des récits anciens



Publié le 26.10.2023 dans le Quotidien l’Expression
Par Amirouche Yazid

C'est l'une des nouveautés du Sila qui ouvre, aujourd'hui, ses portes au public. Peut-être la plus prometteuse de cette 26ème édition. «Sîn, la lune en miettes», est le premier roman du jeune Abdelaziz Otmani paru chez Casbah Éditions. Le texte n'accroche pas uniquement par son volume qui avoisine les 500 pages qui font voyager le lecteur.

L'univers du roman est aussi captivant. Il est puisé des premiers récits mésopotamiens tels que l'Épopée de Gilgamesh et les récits de l'Antiquité nord-africaine. Même si les prénoms donnés aux acteurs ne sont pas familiers à la sphère algérienne, ni connue dans l'espace maghrébin, la fluidité de l'écrit emporte le lecteur dans les péripéties du texte.

Un soir de lune claire aux fragments muets, Ziusudra, le dernier roi d'avant le déluge, lègue la gouvernance de son pays à sa lignée et se retire du monde des hommes. De nombreuses générations vivent et prospèrent après lui, jusqu'à ce que Bahâa, porteuse du futur dirigeant, mette au monde des jumeaux. Or, il est de coutume que les doubles soient offerts en holocauste au feu, sous le regard fervent de la foule. Et à ce moment qu'intervient Elibaâl, prêtre d'un temple de la cité d'Ur-sag, et lui-même descendant de Ziusudra, pour sauver un des deux enfants des flammes et le confie à une tribu lointaine. Ce qui n'est pas sans mettre en avant le poids légendaire des tribus dans l'espace de l'ancienne Mésopotamie. La tribu lointaine est protégée par une vénérable montagne dont les versants abrupts s'élèvent telles des murailles renforcées. Dans ces lieux, loin de sa terre natale et des intrigues entre divinités mineures, Hevél apprend qu'il va devoir aller en quête de son origine et du secret qui l'unit à l'étrange animal nommé Sîn.

En compagnie de Zimri et de Samuramat, Hevél s'élance dans une quête hasardeuse, sans se douter que l'animal à la corne unique peut être le dénouement d'un conflit millénaire qui dépasse le destin de l'humanité elle-même.

À l'aube d'une guerre trouble, Hevél et ses compagnons devront cheminer dans une nation en plein bouleversement, alors qu'un culte nouveau clame avec fracas la fin du monde connu.

Entre roman d'aventures, roman social et roman initiatique, c'est parmi les premiers récits mésopotamiens, tels que «l'Épopée de Gilgamesh» et les récits de l'Antiquité nord-africaine que l'auteur puise son inspiration.

Au fil des chapitres, l'écrivain déploie une épopée imaginaire à la fois contemplative et intime, qui relate la guerre à laquelle se livrent les nombreux personnages afin de survivre aux grands bouleversements du monde, est-il noté dans la quatrième de couverture.

Natif de Boufarik, Abdelaziz Otmani a fait des études de littératures en France avant de revenir enseigner la littérature francophone en Algérie. En plus de son amour pour les littératures, il est aussi un passionné d'archéologie et d'anthropologie, ces deux champs vastes qui semblent tant renforcer sa curiosité et ses choix de lecture et d'écriture.
Il a entamé son projet d'écriture pendant son séjour au Venezuela.

L'auteur sera présent au Salon international du livre d'Alger dès aujourd'hui (15h) pour signer des dédicaces au niveau du stand de Casbah Éditions.

Amirouche YAZID



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