Algérie

Simples dépouilles !



Simples dépouilles !
Chaque jour qui passe nous apporte son lot de détresse, de périls et de victimes. Le dernier drame de Lampedusa est la parfaite illustration de ces laissés pour compte qui peuvent périr en masse. Le 3 octobre dernier, quelques 500 personnes venues de la Corne de l'Afrique ont tenté la traversée vers «l'eldorado» européen à bord d'un bateau de pêche parti clandestinement de Libye, via l'île italienne de Lampedusa, à quelques encablures des côtes d'Afrique du Nord.Malheureusement pour beaucoup d'entre elles, ce sera leur dernier voyage. Le bateau ayant fait naufrage, seules 155 d'entre elles ont pu être sauvées. Abonnée à ces flux migratoires dramatiques, c'est la plus grande tragédie que connaît Lampedusa, devenue un cimetière géant où l'on continue de sortir des naufragés. Comme une répétition d'une scène macabre, Lampedusa interpelle toutes les consciences, aussi bien en Afrique qu'en Europe et l'on ne peut fermer les yeux sur ce drame qui a déjà fait, en vingt ans, quelque 20 000 morts. Des gens qui tentaient de gagner les rivages de l'Europe par tous les moyens, y compris au prix de leurs vies, exposées sur des embarcations de fortune. En mars 2009 déjà, l'écrivain Daniel Rondeau, alors ambassadeur à Malte, relevait que «sur leurs rafiots cauchemardesques, ces boat people d'aujourd'hui trouvaient trop souvent une mort atroce, chavirés dans le silence des vagues ou cédant à l'épuisement, entassés en fond de cale au terme d'un éprouvant périple». Voir Lampedusa ou mourir, telle semble être désormais la devise de nombre de jeunes Africains qui, fuyant les réalités de leurs pays, se jettent à la mer pour le meilleur et le pire. Outre ce récent drame, le quotidien britannique The Guardian a indiqué récemment qu'au Qatar, «44 ouvriers népalais, travaillant dans des conditions s'apparentant à de l'esclavagisme, sont morts en 2013 sur des chantiers qui ne sont pas liés au Mondial.» Et comme pour enfoncer le clou, pour sa part, la Confédération internationale des syndicats (ITUC) a estimé qu'au rythme actuel des décès sur les chantiers au Qatar, «au moins 4 000 ouvriers pourraient mourir dans l'Emirat avant même le coup d'envoi de cette Coupe du Monde 2022.» Des informations qui ont fait réagir le président du comité national des droits de l'Homme (gouvernemental) du pays, Ali Al-Marri, pour qui «il n'y a pas d'esclavagisme ou de travail forcé au Qatar.» Tout en reconnaissant cependant l'existence de «quelques problèmes, du fait qu'il y a dans le pays plus de 44 000 entreprises», Ali Al-Marri a indiqué que «les informations du Guardian sont fausses et les chiffres qu'il a cités sont exagérés.» Soutenu par des représentants de la communauté népalaise - on compte 370 000 ouvriers népalais au Qatar, soit le plus gros contingent après les Indiens -, le responsable qatari a essayé de relativiser les accusations de la presse britannique. «En 2013, 151 Népalais sont décédés au Qatar, dont 15 sur leur lieu de travail», a ainsi affirmé le coordinateur de la communauté népalaise au Moyen-Orient, Narinra Bad, selon qui, les autres sont décédés de mort naturelle, dans des accidents de la route, etc. Tout compte fait, qui se soucient vraiment de ces misérables '


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