Algérie

Simple caricature



Simple caricature
Le 26 mars dernier, en déclenchant des frappes aériennes meurtrières sur le Yémen, sans l'autorisation d'aucune organisation internationale et même, selon toute vraisemblance, sans en référer à son grand allié d'outre-Atlantique, l'Arabie saoudite a entamé une agression contre un pays membre de l'ONU qui n'a déclenché aucune dénonciation du viol du droit international dans le camp atlantique, alors que la Russie et la Chine ont attiré l'attention du secrétaire général de l'ONU sur les dangers et les drames que ces frappes aériennes décidées unilatéralement provoquaient.Les Etats-Unis, mis devant le fait accompli, ont dû rapidement réagir en soutenant leur allié mais le général Lloyd Austin, chef du commandement central à Washington, reconnaissait fin mars qu'il ne connaissait pas les buts de guerre ni les cibles à atteindre. Depuis, le soutien américain se limite à du renseignement, faisant contre mauvaise fortune, bon c?ur, pour ne pas perdre la face. «Il est clair qu'au moment où ils sont prêts à signer un accord avec l'Iran, ils veulent, là encore, assurer leurs alliés du Golfe, et sans doute aussi Israël, qu'ils ne les abandonnent pas», estime un analyste. Mais tous les experts stratégiques savent que ces frappes qui détruisent l'infrastructure d'un pays pauvre, tuant des civils innocents, privant les populations des moyens élémentaires pour vivre, notamment de l'eau en détruisant des barrages, ne mèneront à rien et qu'elles ne font que faciliter la tâche d'Al-Qaïda qui a été chassé de nombreuses positions par les rebelles. La guerre que voudrait faire l'Arabie, avec le soutien de ses alliés du GCC, pour remettre au pouvoir son protégé qu'elle accueille chez elle, Abed Rabo Mansour Hadi, ne peut être gagnée que sur terre, ce qu'elle est incapable de faire. D'autant plus que des révoltes à l'intérieur de ses frontières la menacent désormais. Les rebelles houthis alliés de l'ancienne armée du président Saleh, qui avait accepté de se retirer du pouvoir, dans la foulée des révoltes arabes initiées en 2011, avec un compromis politique, ont montré qu'ils savaient faire la guerre et possédaient des chefs aux connaissances stratégiques sans commune mesure avec leurs opposants. Les bombardements des provinces frontalières au sud de l'Arabie, d'ailleurs historiquement contestées, qu'ils ont déclenchés en représailles aux frappes aériennes sont efficaces et les seules frappes aériennes n'en viendront pas à bout. Combien de victimes innocentes ont été sauvagement bombardées ' Prétexte : l'Arabie veut voir dans les Houthis des chiites d'Iran, ce qui est totalement faux, mais elle reprend ainsi le discours de Netanyahou à Washington, pour caricaturer son action comme une défense des sunnites de la péninsule contre les ambitions iraniennes, alors que ce conflit n'a rien à voir avec une rivalité religieuse.




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