Algérie

Silvio Berlusconi Grandeur et décadence d'une «success story» à l'italienne



Silvio Berlusconi Grandeur et décadence d'une «success story» à l'italienne
Silvio Berlusconi, auteur d'une nouvelle pirouette hier pour éviter un camouflet de la part de ses propres partisans, a dirigé douze ans durant son pays, une «success story» à l'italienne marquée par de nombreux déboires, entre grandeur et décadence.Celui que l'on surnomme le «Caïman», en raison de sa capacité à encaisser les coups durs, «semble l'ombre de ce qu'il fut lui-même», a écrit le matin du vote de confiance (finalement remporté dans l'après-midi par le gouvernement) au Parlement Stefano Folli, du quotidien économique Il Sole 24 Ore, décrivant «un drame humain à l'intérieur du drame politique».
Sur une photo, on le voit arpentant la cour de son palais romain avec son gros chien blanc Dudu dans les bras : «C'est la seule créature en laquelle cet homme seul, ce dirigeant au bord du gouffre, peut avoir confiance», ironise la Repubblica. Fils d'un employé de banque milanais, né le 29 septembre 1936, Silvio Berlusconi commence à travailler en tant qu'animateur sur des bateaux de croisière où, jeune homme au physique avantageux, il chante et, déjà , raconte des histoires drèles.
Après avoir obtenu une licence de droit, il se lance dans les affaires : commence alors une irrésistible ascension qui soulève des interrogations quant à l'origine de sa fortune, la première d'Italie pendant dix ans, sur laquelle il est toujours resté flou.
Mais c'est surtout dans le secteur de la télévision que s'exprime le génie créatif de ce grand communicateur, qui n'hésite pas à saupoudrer ses programmes de femmes dénudées, dans les années 80, pour plaire au public.
La holding de la famille Berlusconi, Fininvest, comprend trois chaînes de télévision, des journaux, les éditions Mondadori, mais aussi, cerise sur le gâteau pour ce fan de football, le Milan AC, équipe championne d'Italie en 2011.
En 1994, le «Cavaliere» - il a été le plus jeune chevalier de l'ordre du travail - entame sa carrière politique. En quelques semaines, il monte Forza Italia (Allez l'Italie !) et remporte les élections. Lâché par ses alliés, son gouvernement s'écroule au bout de sept mois. En 2001, il reconquiert le pouvoir qu'il conserve jusqu'en avril 2006, un record depuis l'après-guerre.
Usé par ces cinq années, il est battu d'extrême justesse aux élections, mais prend une revanche éclatante deux ans plus tard, s'installant aux commandes pour la troisième fois.
En novembre 2011, il doit toutefois céder sous les huées les rênes d'une Italie en proie à une grave crise financière à l'économiste Mario Monti. Pendant toutes ces années, dans ses divers procès pour corruption et fraude fiscale, il se pose en victime des «toges rouges».
Jusqu'à une condamnation définitive le 1er août dernier : sa peine de quatre ans de prison dans l'affaire Médiaset, dont trois supprimés par une amnistie, est confirmée par la Cour de cassation. Très soucieux de son apparence, cet homme aux cheveux teintés, auquel une épaisse couche de fond de teint donne l'air d'être éternellement bronzé, a recours sans complexe à la chirurgie esthétique.
Son goût assumé pour les jolies femmes, dont des call-girls, finit par lui valoir au printemps 2009 une fracassante demande de divorce. Ainsi qu'un procès pour prostitution de mineure et abus de pouvoir, avec pour héroïne la jeune Marocaine «Ruby» et les fêtes dites «bunga-bunga».
Dans ce procès, il s'est vu infliger fin juin une peine de sept ans de prison, contre laquelle il fait appel.
Père de cinq enfants issus de deux mariages et plusieurs fois grand-père, ce personnage hors du commun, fiancé depuis près de deux ans avec une femme de 28 ans, déchaîne chez ses compatriotes l'adulation inconditionnelle ou la haine viscérale.
Hyperactif, dormant peu, victime d'un malaise en novembre 2006, il s'était fait implanter un stimulateur cardiaque aux Etats-Unis.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)