Le silence que se sont imposés l?Algérie et le Maroc en décidant de ne rien divulguer des entretiens en tête à tête entre le président Bouteflika et le roi Mohammed VI, si la démarche peut se justifier au plan diplomatique s?agissant d?un dossier aussi sensible qui requiert d?être appréhendé loin des feux de la rampe, elle ne manque cependant pas de susciter dans les milieux intéressés ou concernés de légitimes interrogations. L?explication plus mystique que politique tentée par le ministre marocain des Affaires étrangères selon laquelle les réserves observées par les deux parties quant à rendre publique la teneur des entretiens officiels était mue par le souci de se protéger contre le « mauvais ?il » ou encore la réponse de M. Belkhadem qui confiait très diplomatiquement à un journaliste, lors d?un point de presse, qu?il n?était pas présent à ces entretiens pour éluder la question traduisent un embarras certain, d?un côté comme de l?autre, à médiatiser une démarche politique qui vient à peine de s?amorcer après une longue brouille. On le sait bien, le contentieux entre Alger et Rabat découle exclusivement du traitement du dossier du Sahara-Occidental. L?offre faite par Alger de séparer le conflit du Sahara-Occidental, qui est pris en charge par les instances onusiennes, des relations bilatérales pour favoriser la création d?un climat politique apte à impulser un nouveau départ à la coopération entre les deux pays n?a pas rencontré l?écho souhaité de la partie marocaine qui en fait de la revendication territoriale du Sahara-Occidental un préalable à toute normalisation de ses relations avec l?Algérie. Qu?est-ce qui a donc pu changer quant au fond du contentieux opposant les deux pays pour qu?une rencontre au sommet entre le président Bouteflika et le roi Mohammed VI, impossible à imaginer avec les campagnes médiatiques aux accents bellicistes contre l?Algérie inspirées forcément par le Palais, ait pu avoir lieu ? Le Maroc, qui accuse un lourd manque à gagner lié à la fermeture des frontières terrestres avec l?Algérie, a-t-il entrepris de placer désormais ses rapports avec l?Algérie sous le signe d?une nouvelle ère fondée sur le pragmatisme qui lui commande de transcender les pesanteurs et les contingences politiques qui ont parasité les relations entre les pays ? Ou bien alors serait-ce l?Algérie qui aurait fait un pas en arrière par rapport à sa position sur le dossier du Sahara-Occidental ? A moins que l?objectif de cette première rencontre au sommet n?avait pas d?autres objectif et ambition que de briser le glacis qui existe entre les deux pays ? Les prochaines rencontres devraient préciser un peu plus le cap vers lequel s?acheminent ces retrouvailles algéro-marocaines.
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Posté Le : 27/03/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Bensalem Sofiane
Source : www.elwatan.com