Algérie

Silence, on décime les jardins publics !



Des arbres d'ailleurs ont été décimés pour laisser place au chantier. Bien que plus de 4000 pétitionnaires s'opposent au projet qui, éventuellement, pourrait voir le jour dans un autre site, les squatters publics de la dawla, censés protéger les espaces verts, demeurent insensibles aux doléances et aux accès de colère des administrés pour lesquels on ne s'intéresse – comble de la bassesse – que lors des élections locales. Dieu du Ciel, à  quoi peuvent bien servir les textes relatifs au développement durable, à  l'amélioration du cadre urbain à  travers l'énoncé des règles liées à  l'entretien et l'amélioration de la qualité des espaces verts urbains existants et la promotion de la création d'espaces verts de toute
nature ' Les citoyens de ce quartier expriment leur ras-le-bol. «Basta, après les parcelles de terrain avalées par des nababs, on s'attaque toute honte bue à  ce poumon urbain qui nous permet de respirer», s'époumonent les habitants. C'est l'hécatombe lorsqu'on sait qu'il y a une trentaine d'années, la wilaya d'Alger comptait, en dehors des massifs forestiers, près de 1000 ha de couverture végétale. A présent, elle dispose moins de 50 ha. Les grands espaces verdoyants et ombragés dont les bienfaits se résument dans la fraîcheur et la dépollution s'amenuisent. Ils rapetissent au fil des années, au moment où dans d'autres mégapoles, les aires consacrées au végétal oscillent entre 8 à  12%. Il n'est pas malvenu aussi, de citer dans ce sillage, la ville chinoise, Zhuhaï qui a réussi à  mettre sur pied en 1979 un système de boisement urbain avec un taux de couverture de 39,9% ! Bien que des programmes de (re)boisement soient annoncés par-ci par-là, à  travers certaines régions de notre Djazaïr, le taux de couverture reste en deçà des normes admises, selon le WWF (Fonds mondial pour la nature). Il ne dépasse pas les 2 à  3% dans nos cités. Dire que l'écogeste ou cette culture collective de préserver l'environnement est loin d'être notre fort. Au risque de nous répéter, entre les textes visant la mise en place des espaces verts urbains et la réalité, le fossé demeure grand. Très grand.


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