Une pétition vient d'être lancée en ligne contre l'exclusion des éditeurs
égyptiens du prochain Salon international du livre d'Alger (SILA) et appelant
les responsables en charge de cette manifestation à la levée de l'interdiction
infligée à la littérature égyptienne.
Selon les initiateurs de cette pétition, le Commissaire du Salon
International du Livre d'Alger (SILA) a décidé d'interdire d'exposition les
livres égyptiens lors de la prochaine édition de cet événement, invoquant en
guise de justification, la campagne haineuse menée contre l'Algérie par
certains médias égyptiens ainsi que le mauvais traitement subi par des citoyens
algériens lors de la rencontre, au Caire, entre l'Équipe nationale de football
et son homologue égyptienne.
«La ministre de tutelle s'est publiquement déchargée du problème sur ce
responsable qui affirme, fièrement, la souveraineté de sa décision. Il affirme
défendre la dignité du pays et de son Histoire. Comme si nos valeureux martyrs
pouvaient être satisfaits d'une telle dérive, qui se traduit par un mépris
arrogant vis-à-vis de la culture de nos peuples. Comme si on pouvait
unilatéralement punir la littérature égyptienne et le lectorat algérien alors
même qu'on continue à jouer des matchs de football, source initiale de tout ce
scandale, avec des équipes égyptiennes», lit-on en préambule de cet appel. Les
rédacteurs du texte, estiment «qu'il s'agit bien là d'une attitude chauvine qui
révèle, en fait, le peu d'égard que le livre en particulier et la culture en général
ont toujours eu dans notre pays et la propension de certains de nos
responsables à dénoncer au lieu d'éduquer». Tout en affirmant qu'ils se
démarquent de «cette honteuse décision», les initiateurs de l'appel, exhortent
«tous ceux qui sont soucieux de ne pas laisser passer «un acte aussi
irréfléchi» à dénoncer «le chauvinisme dont font preuve certains responsables
du secteur de la culture, tant ce sentiment exprime des dérives politiques en
complète contradiction avec les intérêts supérieurs de notre peuple dont le
seul ennemi doit être le sous-développement sous toutes ses formes; et à
demander aux autorités concernées par ce scandale à y mettre un terme en levant
l'interdiction des livres égyptiens au SILA afin de leur permettre d'être
découverts, lus et appréciés par les lecteurs algériens».
Bien avant le lancement de cette pétition, des voix s'étaient élevées
contre l'interdiction du livre égyptien au salon d'Alger. Même s'ils n'étaient
pas nombreux à réagir, certains intellectuels n'ont pas hésité à qualifier
l'interdiction infligée à la littérature égyptienne, de décision «Irréfléchie»…
«De censure» et de «facteur allant dans le sens de raviver la haine entre les
deux peuples»… Pour ceux qui appellent à une levée de l'interdiction, il est
inconcevable aujourd'hui, neuf mois après les fâcheux évènements du Caire, de
faire d'un match de football, un facteur de guerre et d'hostilité. Une telle
décision, estiment ces mêmes intellectuels, ne ferait que raviver le sentiment
de haine entre les deux peuples, alors même que les relations politiques et
même «footballistiques» entre les deux pays n'ont jamais été rompues. Ceux qui
se sont prononcés sur le sujet estiment, par ailleurs, que le livre encourage
le rapprochement et la paix entre les peuples du monde.
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Posté Le : 22/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel B
Source : www.lequotidien-oran.com