Algérie

Sihem Bensedrine a failli être refoulée Elle a été retenue à l'aéroport d'Alger toute la journée d'hier


Sihem Bensedrine a failli être refoulée Elle a été retenue à l'aéroport d'Alger toute la journée d'hier
La militante tunisienne des droits de l'homme, Sihem Bensedrine, a été retenue, durant toute la journée d'hier, à l'aéroport international d'Alger.
Figurant sur la liste des militants interdits d'accès en Algérie depuis plusieurs années, elle a failli être refoulée. Elle n'a été autorisée à entrer sur le territoire algérien que vers 17h30. L'attente a duré plusieurs heures. Ce n'est qu'après la diffusion de l'information par la presse nationale et l'intervention des responsables de l'ambassade de Tunisie à Alger que la militante a reçu le feu vert de quitter l'aéroport international. «Je viens de sortir de l'aéroport. Je pense que l'intervention de l'ambassade et la mobilisation de la presse et des amis algériens sont à l'origine de cette décision. Je les remercie tous», nous a-t-elle déclaré quelques minutes seulement après avoir quitté l'aéroport.
Arrivée hier-matin pour assister à une rencontre sur la lutte contre l'impunité organisée par le Collectif des associations des victimes du terrorisme, Sihem Bensedrine a été surprise de découvrir qu'elle figurait sur la liste des personnes interdites de séjour dans la pays. Son nom s'est affiché sur l'ordinateur de la police des frontières de l'aéroport international d'Alger et l'agent lui a signifié qu'elle sera refoulée. Contactée par nos soins, au moment de sa rétention, elle se dit «outrée et scandalisée», d'autant plus que cette mesure date de l'ère Ben Ali. La police des frontières algériennes n'a, visiblement, pas actualisé ses fichiers. «Je suis empêchée d'accéder sur le territoire algérien pour les mêmes raisons qu'en 2009. Je n'arrive pas à comprendre. Les agents de police des frontières m'ont dit qu'ils ne peuvent rien faire, s'ils ne reçoivent pas des instructions des autorités. C'est ridicule !», avait-elle dénoncé.
Et d'ajouter : «C'est une mesure bureaucratique qui n'a pas lieu d'être. J'ai le droit de venir en Algérie qui est mon pays aussi». En avril 2009, rappelons-le, la militante des droits de l'homme a fait les frais de cette mesure. Elle avait été refoulée dès son arrivée à l'aéroport Houari Boumediène d'Alger en provenance de Paris pour participer au programme de monitoring des médias initié à l'époque par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH).
Le FFS dénonce
Dans un communiqué rendu public hier après-midi, le Front des forces socialistes (FFS) dénonce cette décision qualifiée de «contestable». «Cette décision est contestable dans l'absolu. Aujourd'hui, alors que la scène régionale connaît des bouleversements que l'on sait, elle révèle l'ambivalence du pouvoir algérien vis-à-vis de ces changements», lit-on dans ce communiqué signé par le premier secrétaire du FFS, Ali Laskri. «Cette décision est à mettre en perspective avec l'initiative d'un ex-opposant, aujourd'hui président de la République, Moncef Marzouki, qui entame une tournée maghrébine. Gageons que la police des frontières ne lui opposera pas l'argument du fichier non actualisé», ajoutele même communiqué.
Dans la foulée, le FFS appelle à la levée de la mesure d'interdiction d'entrée sur le territoire algérien qui frappe nombre de militants tunisiens coupables de s'être opposés au régime du président déchu, Zine Al Abidine Ben Ali. «Au nom de la fraternité maghrébine et des traditions d'hospitalité de notre pays, le FFS demande aux autorités algériennes de prendre les mesures adéquates pour que Mme Bensedrine puisse bénéficier des meilleures conditions de séjour à Alger», lit-on encore dans le communiqué.
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