Algérie

Siham Japonia, comme à l'hôpital !



Encore une vidéo tournée dans un hôpital qui fait le buzz. Ça brasse déjà très large et ça fait réagir dans les mêmes proportions quand ce genre de documents est l'?uvre d'Algériens ordinaires. Et quand ça émane de quelqu'un de connu, ça accroche encore plus, surtout que, dans le cas précis ou dans d'autres situations, il y a toujours quelque chose dans le prolongement des faits pour les amplifier, au sens basique du terme. Siham Japonia est une chanteuse de raï dont on ne connaît pas vraiment l'audience. Mais qu'on la connaisse déjà ou qu'on l'ait découverte à la faveur de l'«événement», c'est une chanteuse, même si ces derniers jours, c'est sa vidéo tournée dans un hôpital oranais et diffusée sur les réseaux sociaux qui a fait l'actualité des branchés. Elle a traîné pendant de longues minutes la caméra de son smartphone dans les couloirs de l'établissement sanitaire. Sur un ton particulièrement remonté et des mots du cru, elle exprimait sa colère en allant dans tous les sens et en poussant parfois des portes pour s'interroger sur la mauvaise hygiène des lieux, «l'absence des médecins» et surtout - c'est la phrase qui est revenue le plus dans son discours- elle a crié : «Win rahi eddoula (où est l'Etat ')». Justement, de cette vidéo comme des autres dans le genre, il y a quelques conclusions à tirer. La première, évidente, nous rappelle que notre santé publique d'une manière générale se porte toujours aussi mal. En dehors de la mobilisation dévouée du corps médical et de l'attention particulière de l'Etat pour lutter contre la pandémie qui ont tout de même donné des résultats, l'hôpital et l'ensemble du dispositif de santé publique sont toujours malades. La formule est peut-être usée, ça ne change pas la réalité pour autant. Parce que des «vidéos» comme celle diffusée par la chanteuse oranaise, on peut en faire à tout moment et partout. Constantine, Biskra, Réghaïa, pour ne citer que les cas les plus médiatisés, en sont l'illustration. Pour autant, filmer des scènes... ordinaires d'un hôpital algérien est-ce bien utile, surtout quand la motivation personnelle est à l'origine de la colère portée sur la place publique et dont souvent, on ne dit pas tout ' Où est l'Etat ' Oui, mais la question se pose aussi pour la «doula», tellement incapable de fermeté qu'elle n'arrive pas à faire en sorte que dans un hôpital, tout le monde ne peut pas filmer n'importe quoi, tout le monde ne peut pas faire un boucan d'enfer et y ajouter le désagrément à la détresse. Le problème est que la «fermeté», voire la force, sont des attributs d'un Etat juste et performant, surtout dans un secteur aussi vital que la santé. Pendant de longues minutes, Siham Japonia faisait son boucan d'enfer sans que quelqu'un ne vienne arrêter ça. Normal, il eut fallu qu'on vienne aussi la rassurer sur sa prise en charge. Ce n'est pas son interpellation par la police qui pouvait régler le problème.S. L.


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