Algérie

Sidi Saïd veut une place dans la Constitution pour la société civile



Le secrétaire général de l'UGTA demande une consécration constitutionnelle de la société civile en tant que «relais important et efficace de proximité.»

C'est avec quatre importants secrétaires nationaux qu'Abdelmadjid Sidi Saïd s'est présenté dans la matinée d'hier à la séance de consultation politique que mène la Commission Bensalah depuis le 21 mai dernier. Il était ainsi accompagné de Salah Djnouhet, chargé des finances et du patrimoine, Abdelkader Malki, de la communication, Achour Telli, des conflits sociaux et d'Ahmed Guetiche, des relations avec la société civile et les partis politiques. Esquissant son sourire habituel - affectueux et malicieux à la fois-, Sidi Saïd a fait rire tous les journalistes par une réflexion sympathique mais profonde de sens. C'est quand il lui a été demandé de se mettre en avant par rapport à ses accompagnateurs pour les besoins du plan télévisuel. «Ne me laissez pas seul,» a-t-il dit à ses secrétaires nationaux tout en lâchant à son interlocuteur «vous voulez me créer des problèmes ?» Djnouhet rebondit «est-ce qu'un jour, on l'a laissé seul ?» Sidi Saïd enchaîne «le syndicat est une collectivité, vous le savez bien !»

Dans sa déclaration à l'issue de sa rencontre avec la Commission nationale de consultations politiques, le SG de la centrale syndicale a remercié le président de la République «d'avoir pris l'initiative d'engager des réformes importantes» et a-t-il précisé «nous avons fait des propositions conformément aux traditions de l'UGTA dont la ligne est républicaine, travailliste, et Å“uvrant pour la paix et la stabilité de l'Algérie, une constante de développement et de progrès.» Il indique avoir fait part «des préoccupations économiques et sociales de l'UGTA mais surtout celle relative à la promotion de la société civile dont le rôle est reconnu au plan international, régional, national et local.» Sidi Saïd pense ainsi que «la société civile doit être considérée comme un élément important de développement et de prise en charge de proximité.» Il rappelle que «l'UGTA dans toutes ses catégories sociales et professionnelles y compris la presse, tient un rôle dans le développement d'un Etat républicain construit sur le dialogue et la paix.» Il faut, dit-il «préserver les acquis démocratiques et républicains du peuple et du pays.»

Le SG de l'UGTA revendique à cet effet, la constitutionnalisation de la société civile. «Notre proposition première est que nous demandons de consacrer dans la prochaine Constitution la société civile en tant que relais important de proximité.» Pour lui «seule la Constitution peut garantir ce rôle, élargir les droits sociaux et consacrer la négociation collective.» Il insistera beaucoup sur «la consécration de l'imminence et de l'utilité de la société civile dans la Constitution.» Il demande alors de conforter cette constitutionnalisation par la révision de la loi 90-3 du 4 décembre 1990 relative aux associations. «L'UGTA veut que cette loi soit reconsidérée dans le fond et dans la forme,» nous a-t-il déclaré. Il veut persuader de la nécessité de faire de la société civile «un relais important dans la vie du peuple, il faut la consacrer à tous les plans comme un relais efficace de proximité.» Il fait savoir en aparté, qu'il existe 996 associations au plan national dont 140 pour la culture, les arts et l'éducation, 10 pour les affaires religieuses et 7 seulement pour les droits de l'Homme. Son souci, a-t-il précisé, «c'est aussi de faire de la société civile une force de persuasion en matière de droits de l'Homme.» Ce sera ajoute-t-il «une avancée significative en matière de démocratie.» D'autant conclut-il qu' «elle tient ce rôle d'une manière désintéressée contrairement aux partis politiques qui le font pour arracher le pouvoir.» Sidi Saïd réclame par ailleurs, que soient précisés dans la prochaine Constitution les secteurs stratégiques. «C'est important de faire pour lever toutes les ambiguïtés,» dira-t-il. Il exprimera la même revendication pour la garantie, note-t-il «de l'immuabilité de la gratuité de la santé dans le pays.»




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