Sidi Saïd invité à une conférence des syndicalistes UNION DE WILAYA DE L'UGTA DE CONSTANTINE

Photo :Sahel
De notre correspondant à Constantine
A. Lemili

L'union de wilaya de l'UGTA Constantine a officiellement invité Sidi Saïd à lui faire l'honneur d'assister à une conférence des cadres et syndicalistes locaux qu'elle organise pour la journée du 10 janvier. En fait, plus qu'une invitation, il s'agirait, et la précision s'impose, plutôt d'un défi lancé au SG d'honorer des engagements pris directement avec des délégations de cadres constantinois tout au long de l'année 2011. Ces engagements consistaient, notamment, en une «prise en charge personnelle du contentieux qui lézarde l'union de wilaya» et pourrit ses activités. La situation est d'autant plus sérieuse que Constantine a la réputation d'un des plus importants bastions des luttes syndicales et le terreau de grands syndicalistes à l'image de A. Benhamouda, A. Demane Debbih, A. Benikous.Les engagements pris par Sidi Saïd sont fournis en rappel dans l'invitation faite également aux responsables de conseils d'union locale, de syndicats d'entreprise et à la coordination des sections syndicales. Il n'est pas exclu que la rencontre se tienne dans un climat tendu même si ceux qui pourraient s'opposer à son déroulement ou la chahuter ne pèsent pas grand-chose face au raz-de-marée des jeunes cadres qui, depuis plus de deux années, appellent au changement au sein d'une union de wilaya où règne encore une poignée de syndicalistes des années soixante. Autrement dit, des carriéristes devenus gérontes dans la foulée.Sans qu'il y ait besoin de revenir dans les détails sur un conflit qui dure depuis plus de deux années, il serait toutefois utile de rappeler que ce dernier a démarré sur la dénonciation d'un préjudice financier commis au sein de certaines unions locales de l'UW au détriment des travailleurs et d'un gros doute sur l'usage de leurs cotisations. La levée de boucliers des mis en cause allait s'accompagner d'une riposte de «mutins» dans la mesure où ils improvisent une gestion parallèle, illégitime des affaires courantes en installant une grande anarchie via le renouvellement, au mépris des règles, des sections syndicales en fin de mandat et dont les «élus» leur étaient acquis et leur reconduite à la tête des organes évoqués par cooptation et désignation au lieu d'élections dans les normes en cas de création de nouvelle section. L'objectif : créer et gérer un réseau parallèle de structures aux ordres dont certains «élus» sont notamment connus pour leurs antécédents judiciaires. C'est contre cette confusion délibérément créée et entretenue que laquelle n'ont cessé de lutter les membres la coordination des sections syndicales née il y a près d'une année. D'aucuns considèrent qu'à travers l'invitation faite au SG de la Centrale syndicale, l'union de wilaya, sans qu'il y ait nécessité ou obligation d'aller à la confrontation, veut offrir à ce dernier l'opportunité de regagner la confiance de la base et surtout de ne pas perdre la face en cas de bras de fer, ce qui n'est d'ailleurs pas exclu, avec l'UW, ses centaines de travailleurs et leurs représentants. D'autant plus qu'au vu de la pugnacité et la volonté de ces derniers de mettre fin à l'ordre établi, il est peu probable que le SG de l'UGTA en sorte renforcé et encore moins indemne. Nous en donnons pour preuve l'opiniâtreté de la coordination, ses membres et les travailleurs de s'inscrire depuis près de deux ans dans le refus de concéder un pouce de terrain par rapport à leur revendication essentielle : nettoyer les lieux !Quoi qu'il en soit, si réellement la centrale veut garder dans son giron l'union de wilaya de Constantine, elle aurait tout intérêt à déléguer, en cas d'empêchement ou de refus de Sidi Saïd, des représentants crédibles pour assister à la conférence du 10 janvier. A défaut, elle ne pourrait qu'être mise devant un fait accompli dans lequel elle aurait gros à perdre. Si ce n'est pas au lendemain, dans les semaines, les mois qui suivront.