Algérie

Sidi Saïd face aux lobbies de la rente



Sidi Saïd face aux lobbies de la rente
Le secrétaire général de l'Ugta devant le siège de la Centrale syndicaleAbdelmadjid Sidi Saïd a mouillé plusieurs fois la chemise, dans son entreprise visant à convaincre les partenaires de l'Ugta.L'accélération de la dynamique économique constatée, ces derniers mois, n'est certainement pas née du néant. La multiplication des annonces d'investissement en Algérie de la part de grands groupes, que ce soit dans la mécanique, l'agroalimentaire ou l'électronique est la conséquence d'une prise de conscience de la part des plus hautes autorités du pays, quant à la nécessité d'amener les partenaires étrangers à une démarche intégrant l'intérêt de l'économie algérienne dans leur stratégie de développement.Cette nouvelle vision qui place l'appareil de production national au centre des préoccupations de l'Exécutif, vient donner tout son sens au principe du 49/51% dans l'investissement. Il est entendu que cette mesure, contenue dans la loi de finances complémentaire de 2009, amène l'opérateur local à prendre ses responsabilités et ne plus rester un acteur passif dans le processus de redéploiement de l'industrie nationale.Beaucoup d'observateurs reprochent au gouvernement cette mesure «protectionniste», mais plus de cinq années après avoir été adoptée, elle semble faire ses preuves aux premiers couacs de la crise financière. Tous les projets né ces derniers mois sont le fruit de cette mesure. Une mesure soutenue à bras-le-corps par l'Ugta qui, au motif du soutien nécessaire à la production nationale, a été au front, avec le gouvernement et le patronat, défendant au sein de toutes les tripartites le principe de la défense de la production nationale.Abdelmadjid Sidi Saïd a mouillé plusieurs fois la chemise, dans son entreprise visant à convaincre les partenaires de l'Ugta de la nécessité d'aller dans le sens d'une démarche ouvertement acquise à la défense de tous les opérateurs algériens qui amènent de la valeur ajoutée à l'économie du pays. Entre 2009 et 2014, certaines lois de finances, des décisions ministérielles et autres mesures prises par l'Exécutif contredisaient le voeu du premier syndicaliste du pays. Mais le persévérant Sidi Saïd ne s'est pas avoué vaincu pour autant. Prenant appui sur quelques acquis arrachés dans ses multiples rencontres avec les décideurs, le secrétaire général de l'Ugta est, à chaque fois revenu à l'attaque, affûtant son discours, affichant ses convictions, jusqu'à aboutir à un premier résultat, en 2014, et qui a consisté en la relance du crédit à la consommation réservé exclusivement à la production nationale. Une victoire, à l'époque théorique, mais qui est devenue réalité par la persévérance de l'homme qui a travaillé au corps des ministres et des patrons pour convaincre son monde de la pertinence de son combat.Sidi Saïd savait sans doute, plus que les autres partenaires de l'Ugta, qu'une pareille décision participerait de l'intérêt du producteur algérien et du consommateur également. L'engagement était de tous les instants. Une rude bataille qui a valu à l'Algérie une «belle» première victoire dans l'engouement qui entoure le marché algérien. les grandes marques européennes ou asiatiques ont compris que le vent était en train de tourner, que l'ère du marché Algérie était révolu et que pour prétendre développer des parts de marché, il fallait venir mettre un pied au pays. Et c'est à ce niveau que la mesure du 49/51% vient donner aux hommes d'affaires algériens l'occasion de faire autre chose que de la représentation.Il serait certainement un peu mal placé de dire que Sidi Saïd et l'Ugta soient à l'origine de cette nouvelle dynamique, mais il serait certainement injuste d'exclure la Centrale syndicale de l'éveil de l'esprit nationaliste dans l'approche économique et surtout dans la stratégie industrielle qui se dessine.Les travailleurs algériens ne sont pas dupes et savent parfaitement l'apport de leur organisation syndicale dans la promotion de l'économie de leur pays. Ils savent aussi que les forces de l'inertie, de l'économie de bazar et de la rente guettent le moindre faux mouvement pour réduire à néant tout l'effort fourni pour la promotion de la production nationale. Les attaques contre le retour du crédit à la consommation ont été tellement massives qu'il était impossible de ne pas y voir une volonté de la part de la faune des spéculateurs contre la nouvelle stratégie industrielle.Une faune hostile qui, à travers le harcèlement dirigé contre Abdelmadjid Sidi Saïd, entend parasiter le travail de l'homme en focalisant sur un détail sans importance. Le meeting de soutien au secrétaire général de l'Ugta, organisé mercredi dernier, participe de cette volonté de dire aux détracteurs de l'Algérie productive que Sidi Saïd n'est pas seul. Il a derrière lui, une organisation syndicale qui conserve une grande capacité de mobilisation.




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