Algérie

Sidi Saïd


Sidi Saïd
Abdelmadjid Sidi Saïd, le secrétaire général de l'Ugta (Union générale des travailleurs algériens), s'est rendu hier à la Foire de la production nationale, en compagnie du président de la Cipa (Confédération des industriels et producteurs algériens), Abdelaziz Mehenni et du président de la Cgea (Confédération générale des entreprises algériennes), Habib Yousfi.Le premier représentant de la centrale syndicale s'est arrêté devant pratiquement tous les stands et discuté avec les producteurs de la qualité de leurs produits respectifs, l'évolution de leurs activités industrielles mais aussi des grandes difficultés rencontrées lors de la commercialisation du produit. Non pas vers l'étranger mais au niveau local. C'est que les Algériens, dans leur majorité, continuent à préférer tout ce qui vient de l'étranger au détriment de ce qui est produit en Algérie, même si la qualité et le prix ne sont pas forcément meilleurs. Sidi Saïd confirme le constat et le déplore.A partir de la Safex, il a lancé un appel aux citoyens algériens pour consommer algérien : «Je le dis et je le répète, l'industrie nationale est une bataille citoyenne. Elle concerne l'ensemble des citoyens. Il n'est pas normal qu'on parle d'emploi, de pouvoir d'achat, alors qu'on ne consomme pas national. J'ai vu les cuisines de l'Eniem, les télévisions de l'Enie et autres produits de nos entreprises algériennes. Nous n'avons pas à rougir devant les producteurs étrangers. L'industrie nationale est une réalité. En tant que syndicaliste, en tant que citoyen algérien, je lance un appel aux Algériens pour consommer algérien. Nous ne pouvons limiter l'importation qu'en consommant algérien.» Et de poursuivre : «Et ne me posez pas la question de la qualité. La qualité vient quand il y a production. La production vient quand il y a consommation. Cela crée de l'emploi et permet une amélioration du pouvoir d'achat.» S'adressant à la presse, Abdelmadjid Sidi Saïd dira : «Je demande humblement à la presse nationale à ce que nous travaillions ensemble pour gagner cette bataille de la relance de la production nationale. Si nous gagnons cette bataille, je peux vous assurer que notre pays va entrer dans ce panier que nous appelons pays émergents. Nous avons l'intelligence, les compétences, les relations humaines et tous les facteurs qui concourent à la réussite de cet objectif. Nous devons surtout être jaloux de notre produit.»Interrogé sur la date de la tenue de la tripartite, il répondra : «Nous avons cinq groupes. Certains ont terminé leur travail, d'autres pas encore.» Pour ce qui est du partenariat public-privé, Sidi Saïd insiste sur le fait que «nous sommes en train de travailler pour cela. Nous nous réunissons avec les organisations patronales pour lancer un processus de coopération public-privé». Le patron de l'Ugta soutient que le processus de booster et le partenariat public-privé et l'industrie nationale est enclenché : «C'est cela qui est plus difficile mais nous l'avons fait. Aujourd'hui, il y a une nouveauté dans le pays. C'est qu'il y a une volonté collective d'être une nation de production.Que ce soit au niveau du gouvernement, du patronat ou des travailleurs. Nous ne voulons pas être une nation de consommation. Nous ne voulons pas être le marché des autres pays.» Sans le dire clairement, le SG de l'Ugta semble rejeter toute la responsabilité de la faiblesse de l'industrie nationale sur le citoyen qui, selon ses dires, ne consomme pas algérien. Une manière de dégager la responsabilité de l'Etat '«Non, je ne dis pas que l'Etat n'est pas responsable. La responsabilité est partagée, elle est collective», répliquera-t-il, non sans insister, encore une fois, sur «la nécessité qu'il y ait ce déclic psychologique chez le citoyen pour consommer local». Son appel trouvera-t-il écho auprès des concernés ' Rien n'est sûr, même après l'annonce d'une prochaine reprise du crédit à la consommation, pour la simple raison que les obstacles au développement de la production nationale en Algérie sont encore plus nombreux et complexes et ne se limitent pas au simple refus de l'Algérien de consommer local.K. M.


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