Algérie

Sidi Ouriache Un collégien simule son enlèvement



L'histoire a fait plusieurs fois le tour dela ville de Béni Saf avec autant de versions. Voici peut-être l'authentique.B.B. a 14 ans, il est en première année moyenne (ex-7ème AF) dans un CEM de lacommune de Sidi Ouriache, dans la wilaya de Aïn Témouchent. C'est un garçonsans problème seulement qu'il collectionne des mauvais résultats en classe, cequi lui a coûté trois années dans la même classe. Il est alors rattrapé parmême ceux qu'il avait peut-être portés dans ses bras, lui au physique d'untitan.Cette année, voilà encore que les écartsd'âge et de taille sont plus visibles. Il en a marre de l'école et de cette1ère année. Une idée lui passe par la tête, celle de fuguer, une fugue qui seraensuite simulée en kidnapping. Mardi passé, 18 septembre, il quitte encompagnie de son père le domicile familial dans le douar Bratia à 07h30 pourrejoindre comme tous les jours de ce mois de Ramadhan son CEM. La voiture dupère doit faire quelques kilomètres pour arriver jusqu'à la porte du CEM. Lepère, commerçant d'aliment de volaille et de bétail, démarre en trombe pourrejoindre sa boutique à Aïn Larbaa près de Sidi Safi, 25 km plus loin.Mais voilà que notre môme ne franchit pasle seuil du portail, mais il va sur un chemin communal faire du stop. Un peuplus tard, il se retrouve près de Remchi (wilaya de Tlemcen), dans le douarAbid, à quelque 30 km de son CEM. Là, il est 11h et il appelle son père àpartir d'un KMS. Il raconte au père qu'il se trouve entre les mains de 3ravisseurs et que ces derniers exigent, en échange de sa libération, la sommede 10 millions de centimes. Et la ligne téléphonique se coupa. Le père panique,mais ne comprit surtout rien. Il essaye de rejoindre son fils sur son portable,qu'il lui avait acheté, mais en vain. Un répondeur automatique de l'opérateurdonne le numéro demandé, fermé ou hors de zone de couverture. Il insiste maistoujours la même réponse.Son père décide alors d'aller aviser lesgendarmes de Béni Saf, lesquels déclenchent immédiatement une véritablerecherche du môme en faisant, par téléphone, le tour des brigades des localitésque le groupe était censé fréquenter. Mais, vers 13h, coup de théâtre, le pèreessaye encore une fois de toucher son fils, ce dernier répond de l'autre côtéde la ligne et lui annonce qu'il a faussé compagnie à ses ravisseurs et qu'il aarrêté une Kangoo qui l'a déposé jusqu'à Hajrat El Gatt (pierre du chat), uneintersection menant vers la commune de Oulhaça. Là, il voulait dire que laKangoo circulait en sens inverse. Le père lui dit de ne pas bouger et en 10 mnil freine devant les pieds de son fils.Comme cette histoire avait fait déplacerpresque toute la hiérarchie, les gendarmes demandent à entendre B.B. quiraconta son histoire avec d'autres précisions. Il ajoutera que ses ravisseurslui avaient d'abord montré la photo de son père avant de l'inviter à monter àbord d'une Peugeot 505 de couleur grise, qu'ils avaient la quarantaine ou lacinquantaine, qu'ils s'étaient chamaillés sur le montant de la rançon, qu'ilavait payé lui-même de sa poche la communication du KMS, 30 DA au juste, qu'il avaitréussi à prendre la fuite car la voiture de ses ravisseurs s'était arrêtée àcause du moteur qui avait chauffé, que les 3 hommes étaient tour à tourdescendus pour le dépanner, qu'il s'était même battu avec l'un d'eux pours'arracher, montrant même aux gendarmes son pull-over déchiré. Et il termineson histoire avec quelques larmes.Après analyse du récit du môme, lesenquêteurs eurent le pressentiment qu'un doute planait sur cette histoire.D'abord qu'il y avait du mensonge dans l'air, à commencer par l'histoire dupull déchiré (et de quelle manière ?) et non pas aussi la chemise. Ilsdécidèrent alors de commencer leur enquête là où l'enfant avait donné ce fameuxcoup de fil. Ils emmenèrent avec eux le môme. Et en cours de route, unenquêteur échangea quelques mots avec lui et réussit à lui arracher de labouche une vérité. B.B. avoua qu'il avait orchestré tout ce scénario uniquementdans le but de ne plus retourner au CEM, qu'en vérité il avait été pris enauto-stop par une voiture bâchée qui l'a déposé à Abid. Là, ses esprits ontviré au mensonge, la suite est connue.Son père n'en revenait pas sauf qu'ilcomprit qu'il fallait trouver une solution immédiate. Et après un long momentde réflexion collégiale, le père accepta de lui trouver une place dans un CFPAde la région (Oulhaça ou Béni Saf) sans savoir à ce moment-là que son môme apeu de chances d'être accepté par un CFPA. L'âge minimum est de 15 ans. B.B. a,pour le moment, nous dit-on, rejoint son banc du collège en attendant des joursmeilleurs. A ne rien comprendre de ces mômes d'aujourd'hui.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)