Situation. – Située à l'extrémité ouest de la commune de Nemours au milieu de vieux lentisques arborescents, elle domine, à droite, l'oued El Arkoub, à sec la plupart du temps, sauf en période de crue.
Description sommaire de la qubba. - Très ancienne, la qubba de Sidi Mohammed el Mestari avait été restaurée complètement. Elle était remarquable par son dôme octogonal (comme les qubba du moyen-âge Maghrebin), orne d'un djâmur constitué par une tige de fer forgé se terminant par un croissant lunaire.
La partie cubique mesurait sensiblement 3 m. x. 35 de côté et 2 m. 34 de hauteur. C'était la plus belle qubba de la commune. En forme d'arc légèrement outrepassé, l'ouverture y donnant accès mesurait 1 m. 30 de hauteur et 0 m. 30 de largeur (partie inférieure).
L'intérieur présentait l'aspect d'une petite chambre carrée, blanchie à la chaux, sans sépulture apparente. Le sol était recouvert de nattes d'alfa. La coupole, comme on pouvait le constater, était construite sur pendentifs.
Sur le mur faisant face à l'entrée, on pouvait lire, en arabe, la formule sacramentelle, profession de foi du musulman : « La ilah illa Allah, Mohammed rassoul Allah ». Cette inscription émanait sans doute d'un taleb fréquentant la mosquée et l'école coranique située à quelques mètres de la qubba. La petite mosquée d'El Arkoub, construite a la mode berbère en pierres sèches et en terre battue, comprenait deux petites salles où se tenait l'école coranique sous la direction de l'Imam Djeziri Ahmed ould Ali
A cette époque (9 mars 1941) cette qubba était occupée par quelques étudiants musulmans (tolbas) qui, accroupis sur les nattes, psalmodiaient à tue-tête des versets du coran écrits sur leurs planchettes.
La légende.- Selon certains musulmans, Sidi Mohammed el Mestari serait originaire du village de Tient (fraction de la tribu des Suwahliya). D'autres racontaient qu'il appartenait à la tribu des Beni-Mester et qu'il vint s'établir sur le sommet de la falaise dominant la mer pour mener une vie ascétique et contemplative.
Ne jouissant pas de toutes ses facultés mentales, il vivait, parait-il, en plein air, près d'une petite source. Comme il était pieux il ne tarda guère à être considéré comme un marabout.
Un jour que la tempête faisait rage et que notre « wali» contemplait, impassible, les vagues accourant du large et venant •se briser avec fracas au pied de la falaise, ses parents qui avaient découvert sa retraite, vinrent le supplier de regagner le foyer familial. Sidi Mohammed se contenta de leur tendre un petit vase de terre en leur demandant de le remplir d'eau de mer. . Son désir ayant été exaucé il leur dit: « Pourquoi cette eau salée est-elle si calme et si unie alors qu'elle est si agitée au bas de la falaise ?» Comme personne ne répondait, il ajouta : « Quand je suis seul, je suis paisible et calme comme l'eau contenue dans ce vase; mais, au milieu des humains, je deviens agité et malheureux ».
La légende ne dit pas si les parents de cet anachorète furent satisfaits de la réponse de leur fils. Quoiqu'il en soit, il est probable qu'ils se résignèrent à s'établir près de lui, puisque sa mère fut enterrée à proximité, dans une hawita dont il sera question ci-après.
Disons pour terminer que Sidi Mohammed el Mestari mourut célibataire bien que le célibat soit mal juge par l'Islam même mystique et•qu'il fut enterré un peu au sud de sa « Khalwa», sur un tertre dominant l'oued el Arkoub. Peu de temps après on lui éleva une qubba qui avait été très vénérée par tous les gens des Suwahliya car il avait la réputation de guérir les fièvres.
Hawita de Lalla Khadija el Mestari
La hawita de cette sainte, qui était la mère de Sidi Mohammed el Mestari, était située à proximité de la qubba. C'était une simple construction rectangulaire, en pierres sèches, munie d'une ouverture surbaissée. La tombe n'était pas apparente.
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Posté Le : 31/10/2010
Posté par : lallasetti
Ecrit par : Par Zohra
Source : www.zohramaldji.fr