Situation.- A 5 km. 900 de Nemours, sur la hauteur qui domine à gauche, la route se dirigeant vers Nédroma, se dressait, au milieu d'un bosquet d'oliviers, la blanche qubba de Sidi Mohammed ben ez Zerga, entourée d'une petite enceinte de pierres sèches et de quelques figuiers de Barbarie.
Description de la qubba. - La partie cubique, est recouverte d'un toit en forme de dôme surélevé, rappelant quelque peu l'extrémité d'un pain de sucre et se terminant par une boule de poterie recouverte d'un émail vert. E. Laoust (Le folklore marocain, in : Le Maroc, encyclopédie coloniale et maritime, p. 448), écrivait, parlant du mauvais œil : «Des éléments architecturaux qui enjolivent des monuments profanes et religieux semblent bien aussi avoir .pour raison première leur protection contre le mauvais regard plutôt que leur embellissement : les boules vernissées qui garnissent les angles et le sommet de nombreux sanctuaires n'ont pas d'autre origine ».
Des merlons coniques ornent les quatre angles supérieurs de la construction et l'entrée rectangulaire du mausolée est munie d'une porte de bois pouvant se fermer à l'aide d'un verrou extérieur.
En pénétrant dans l'édicule, on constatait qu'il abritait deux tombes disposées côte à côte, perpendiculairement à l'ouverture d'entrée. L'une d'elles était recouverte de simples carreaux rouges scellés ; l'autre, de carreaux polychromes modernes. Le sol était également carrelé (carreaux rouges analogues à ceux qui recouvraient l’une des deux tombes).
A gauche, en entrant, on remarquait, suspendue au mur, une vieille boîte aux lettres dépourvue de porte, servant à recueillir les offrandes des fidèles. Elle contenait souvent des piécettes
A proximité de cette qubba les rameaux d'un vieux lentisque étaient couverts de petits chiffons noués. C’était l'un des rites par lesquels les musulmanes avaient l'habitude de se débarrasser de leurs maux.
La légende de Sidi Mohammed ben ez Zerga. - D'après la tradition orale, ce saint musulman aurait vécu vers le XVIIe siècle de notre ère et serait un ancêtre de la famille Zrouka Oulad ben Amar, du village des Oulad-Ziri, situé à proximité de Nemours. C'est tout ce que l'on savait de ce personnage religieux de l'Islam.
Le moqaddem de l’époque, qui était un de ses descendants, se nommait Karour Abd el Malek. II habitait le village de Sidi Amar.
Le culte du saint. - Les musulmans des alentours, les femmes surtout, venaient en pèlerinage lui demander spécialement la guérison de leurs maux d'yeux, de dents et d'estomac. On dit aussi qu'il avait le pouvoir de délivrer les fous possédés par les Jnoun (mauvais démons). Trois jeudis de suite, au lever du soleil, les possédés étaient enfermés dans la qubba, de gré ou de force, durant un laps de temps variable (un quart d'heure à 20 minutes) jusqu'a ce qu'ils frappaient à la porte et demandaient à sortir).
Les personnes atteintes d'ophtalmie ou autres maux d'yeux devaient, durant trois jours consécutifs, s'enduire le pourtour des yeux avec la gomme qui s'écoulait spontanément d'une fissure d'un vieil olivier sauvage situé à proximité. Comme l'écoulement spontané ne se produisait qu’à certaines périodes de l'année, il fallait croire que le moqaddem pratiquait de temps en temps une incision sur le tronc de l'arbre qui laissait alors exsuder la gomme ou résine d'olivier. Certain employaient cependant le suc des feuilles obtenu par expression.
Ce traitement avait la réputation d'être d'une efficacité certaine. Le malade était définitivement guéri après la troisième application de cette gomme quasi-sacrée. D'après Abou Bekr Abdeslam (notes sur les amulettes chez les indigènes algériens, in: Revue Africaine, LXXXI, n° 372, 373, 193 p. 316, note 3, qui cite ma-azzaitoun (la sève de l'olivier): «L'olivier est considéré comme béni. Coran, chap. XXIV, verset 35. Peut-être parce que la colombe de l'arche de Noé apporta à son bec, lors du retrait des eaux, une branche d'olivier, ainsi que le dit l’Evangile».
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Posté Le : 31/10/2010
Posté par : lallasetti
Ecrit par : Par Zohra
Source : www.zohramaldji.fr