La ville attend toujours les équipements qu’elle a gagnés avec le premier prix de la propreté.
Sidi-Mezghiche n’est plus ce bourg quelconque qu’on traversait autrefois sans garder de ses panoramas le moindre souvenir. Il y a seulement quelques années, ce chef-lieu de commune se limitait à quelques maisonnettes coloniales ceinturant une route toujours boueuse, quelques cafés et autant de gargotes.
Aujourd’hui, Sidi-Mezghiche vit une véritable mue, contrairement à plusieurs autres communes de la wilaya de Skikda. Des logements sont en construction, deux salles de sport, une piscine de proximité, mais ce qui frappe le visiteur reste incontestablement la propreté des lieux.
En 2013 déjà, cette paisible commune avait obtenu le prix de la commune la plus propre de la wilaya. Une année après, le même rythme est maintenu et Sidi-Mezghiche reste encore propre.
«La propreté a fini par devenir un fait-accompli» dira M. Bouhajla, vice-président à l’APC.
Quand le citoyen adhère…
Cette réussite est à mettre à l’actif des élus et des citoyens aussi. La commune met ses maigres moyens au service des habitants et ces derniers lui rendent la pareille en respectant les règles.
«Vous pouvez faire le tour de la commune vous ne trouverez aucune trace des déchets ménagers et c’est grâce à la contribution de nos concitoyens qui respectent les horaires du ramassage».
En effet, le réflexe de sortir ses déchets à des heures fixes est devenu une tradition citoyenne. L’hiver, les habitants de Sidi Mezghiche sortent leurs ordures de 19h à 21h et durant l’été, l’heure est repoussée jusqu’à 22h. En dehors de ces horaires, aucun habitant ne se permet de laisser ses déchets ménagers à l’air libre. Un véritable réflexe citoyen s’est ainsi incrusté dans les mœurs des habitants pour devenir une habitude.
Pour les déchets des commerçants longeant la rue principale, le problème ne s’est jamais posé.
«Il faut savoir que Sidi Mezghiche vit beaucoup la nuit. Ici les cafés ne ferment qu’à minuit, tout comme les épiceries et autres restaurants. Un fait qui permet à ces commerçants de ne faire sortir leurs déchets qu’à la vue du camion de ramassage de la commune», explique M. Bouhajla.
Mais ce réflexe n’est en fait qu’une réponse aux efforts consentis par l’équipe dirigeante de l’APC qui est à son deuxième mandat.
«Nous n’avons pas suffisamment de moyens mais nous parvenons tout de même à optimiser ce dont nous disposons pour une meilleure efficience», dira le maire.
Ainsi, 20 agents, entre contractuels et permanents, se relayent chaque jour pour balayer toutes les routes de la commune. Pour les 16 mechtas dépendantes de la commune, chaque semaine des opérations de nettoyage sont organisées.
L’APC qui fait tout !
En sillonnant les lotissements et quartiers de Sidi Mezghiche, on remarque la présence de corbeilles à papier à chaque coin de rue, même dans les lotissements les plus éloignés.
On remarquera aussi que l’état des routes est impeccable et vous ne trouverez aucun nid de poule sur l’ensemble des chemins de la commune.
Un fait que les élus expliquent par l’implication de la municipalité dans tous les travaux de voiries: «Si une fuite d’eau se déclare dans le périmètre urbain, on fait appel aux agents de l’ADE pour l’aspect technique mais pour remettre la chaussée en son état initiale, c’est la commune qui s’en charge».
Et le même élu de préciser: «Nous accompagnons les techniciens de l’ADE et dès qu’ils terminent de colmater leur fuite, on prend le relais pour bitumer le jour même l’espace concerné. Nous avons anticipé en mettant en place une régie communale qui nous permet de palier aux urgences et d’éviter à nos concitoyens de vivre le calvaire des routes défoncées».
L’autre point fort de cette commune, c’est incontestablement l’attention réservée à l’éclairage public. Ici, tout le réseau fonctionne à 100%.
«Vous ne trouverez aucune lampe grillée que ce soit au chef-lieu de commune ou dans les 16 mechtas. Là aussi, les citoyens jouent le jeu en nous informant à chaque fois qu’une lampe est hors service», rajoute un autre.
«A Sidi-Mezghiche, les soirées des fêtes de mariage se font dans la rue grâce à l’étendue de l’éclairage public», témoigne un habitant.
Mais tout ceci ne doit pas cacher un manque criard en moyens. La municipalité, dont le budget ne dépasse jamais les 05 milliards de centimes, ne dispose que de trois camions pour la gestion des déchets.
«Nous rêvons de bénéficier d’un camion balayeur. Il nous permettra de faire face au manque du personnel, car avec 20 agents de nettoyage, il nous devient difficile des fois d’accomplir nos actions convenablement», dira M. Bouhajla.
Puisse cette doléance parvenir à qui de droit car il reste à relever que cette commune qui a raflé le premier prix de la commune la plus propre n’a toujours pas reçu les dividendes de ce même prix.
Au départ, on avait laissé comprendre que les trois premières communes allaient bénéficier d’équipements réservés à la gestion des déchets. Plus d’une année après, ces mêmes communes attendent encore et Sidi Mezghiche encore plus au vu des efforts palpables consentis sur le terrain et non dans les salons politiciens.
-
Le point noir de Sidi Mezghiche: «Cachez-moi cette décharge sauvage»
A moins de deux kilomètres seulement de Sidi Mezghiche, la verdure du paysage agricole est subitement altérée par une immense tâche noire. Une vaste étendue, servant de décharge municipale est là, exposée, sur la route et donnant un aspect des plus hideux aux lieux.
«On n’a pas le choix. On déverse nos déchets ménagers dans ces lieux car nous ne disposons pas d’autres décharges contrôlées. Le salut ne viendra que lorsqu’on ouvrira la décharge intercommunale de Tamalous », explique l’un des élus.
Approchée, Mlle Beririche, directrice de l’environnement dira: «Effectivement, on ne pourra éradiquer cette décharge que lorsque le centre d’enfouissement technique (CET)deTamalous ouvrira ses portes. Actuellement, ce centre est en phase d’achèvement. Le casier principal est déjà achevé à 100 %, et il nous reste encore à parachever l’accès ainsi que quelques aménagements légers. Ce CET sera fonctionnel dans quelques mois et c’est alors qu’on engagera des travaux d’éradication des décharges sauvages, dont celle de Sidi Mezghiche».
Une bonne nouvelle qui fera certainement plaisir aux élus et aux habitants de la commune. K .O.
* Photo: Une salubrité qui devrait créer l’émulation dans d’autres villes
Khider Ouahab
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 18/12/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Khider Ouahab
Source : elwatan.com du jeudi 18 déc 2014