Algérie

Sidi Mabrouk inférieur isolé



Les habitants de Sidi-Mabrouk inférieur sont dans tous leurs états, n'arrêtant pas de pester contre le nouveau plan de la circulation des bus et taxis, qui interdit désormais l'accès direct à la cité et leur fait obligation de s'y rendre en empruntant le boulevard de l'Est donnant sur Daksi et Djebel Ouahch, pour ensuite revenir vers le quartier. Cette mesure a radicalement transformé leur mode de vie, disent-ils. « Sidi-Mabrouk inférieur est transformé en un ghetto fermé où les commerces se meurent et les résidents vivent, à chaque départ au travail pour les adultes, à l'école et au lycée pour les plus jeunes, un véritable calvaire », disent-ils.

« Contre toute logique, la ligne de transport en commun, desservant le quartier et qui nous permettait, auparavant, les déplacements faciles vers le centre-ville ou vers les autres quartiers et cités, dans une relative sérénité et quiétude, a été purement et simplement supprimée. Il n'existe plus que la ligne vers Sidi-Mabrouk supérieur », disent unanimement des résidents dépités. Ils sont relayés par d'autres qui expliquent que maintenant « pour se rendre en ville, il faut d'abord marcher sur plus d'un kilomètre jusqu'au rond-point de Daksi et rejoindre la station de bus la plus proche, située boulevard de l'Est, pour pouvoir embarquer ». Pour le retour, c'est carrément la galère, nous dit-on. Selon nos interlocuteurs, « de deux choses l'une, ou bien l'on descend du bus à l'unique station située sur le boulevard de l'Est face à la mosquée Abi Ayoub et traverser à ses risques et périls trois doubles voies de circulation rapide bondées de voitures, ou bien il faut continuer à pied jusqu'à la station du rond-point de Daksi et revenir à Sidi-Mabrouk inférieur... Situation on ne peut plus pénalisante, surtout pour les enfants à l'approche de la prochaine rentrée scolaire, que les habitants vivent comme une sanction en dépit du fait qu'ils ne soient « coupables » de rien, disent-ils, sinon de résider dans ce quartier qui n'en finit pas de perdre ses marques et signes distinctifs.

Ainsi, si auparavant le quartier était prospère avec des perspectives d'avenir prometteuses pour ses résidents, « il est actuellement refermé sur lui-même, souffrant d'une marginalisation prononcée qu'il supporte mal. Des commerçants baissent rideau l'un après l'autre et finissent par mettre la clé sous le paillasson et « émigrer » vers un autre quartier à la recherche d'une activité plus rémunératrice, déplore-t-on.

Le délégué au secteur urbain de l'APC de Sidi-Mabrouk, Mohamed Salah Boublat, rencontré hier, déclare « être d'accord » avec cette description du quartier « vivant pratiquement en vase clos et loin d'être choyé par le nouveau plan de la circulation », reconnaît-il, « déplorant son état ainsi que celui auquel sont acculés ses résidents». Par ailleurs, s'il prend le soin d'indiquer, qu'à moyen terme, il existe bien un projet de trémie pour voitures et de passerelles pour éviter aux piétons de traverser les trois double-voies et de regagner en toute sécurité leur quartier; il reconnaît néanmoins que cela va prendre un peu de temps. Toutefois, il prend l'engagement de s'atteler à faire toutes les démarches nécessaires auprès de qui de droit à la mairie centrale, pour accélérer l'adoption d'une solution appropriée dans les plus brefs délais.

Sauf que le problème restera toujours posé pour l'ancienne bifurcation supprimée par la commission des transports et de la circulation. Et d'aucuns pensent que seule la création d'une trémie sera la solution idéale.






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