Devant les souffrances dues à leur maladie incurable, l'éloignement de
leurs domiciles, certains malades trouvent des âmes charitables qui tentent
d'atténuer un tant soit peu de leur calvaire.
Le meilleur exemple nous vient de cette association basée à Sidi Maârouf qui prend en charge, au plan de l'hébergement, la
restauration ainsi que le transport de et vers le service de cancérologie du
CHU d'Oran des dizaines de malades en provenance des wilayas de l'Ouest et même
du Sud-ouest du pays.
L'idée de venir en aide à cette frange de citoyens a conduit à la
création d'une association, dont l'appellation est dédiée à l'un des ancêtres
de la famille connue pour sa générosité, en l'occurrence Si Abdelkader Chérif. Pour
les initiateurs, l'association a un caractère caritatif et humanitaire et ne
demandant aucune aide publique. Le projet a germé lors d'une visite à Blida
d'un couple à un malade admis à l'hôpital Frantz Fanon. En sortant, nous
explique le gestionnaire du centre, grande fut leur amertume en constatant que
des accompagnateurs de malades venus d'autres régions passaient la nuit dehors
et préparaient même leur repas sur la voie publique. Une image désolante, soutient
notre interlocuteur. De retour à Oran, la discussion au niveau de cette famille
ne tournait qu'autour de la situation de ces malades livrés à eux-mêmes. Possédant
une villa à Sidi Maarouf et inhabitée, le couple
décida d'y créer un centre d'accueil pour les malades d'Oran. Avec le concours
d'autres citoyens qui ont adhéré à cette mission humanitaire, il a été question
de relever ce défi et d'offrir aux malades de la région Ouest une structure qui
peut les abriter dans des conditions humaines et leur éviter de longs
déplacements coûteux et pouvant avoir des répercussions sur leur état de santé
déjà fragile. En mars 2010, le centre d'accueil a ouvert ses portes avec une
capacité de 30 lits au profit de cette frange de malades doublement souffrants
de la pathologie et de la pauvreté. Ce choix n'est pas fortuit, explique un
membre fondateur de l'association, du fait qu'il répond à la nécessité de
permettre aux accompagnateurs de ne pas être pénalisés du fait qu'ils doivent
demeurer au chevet de leurs proches. Quotidiennement, l'association assure le
transport des malades à partir de l'hôpital d'Oran après que ces derniers
eurent reçu des services sanitaires, un bon leur ouvrant le droit de bénéficier
des prestations qu'offre le centre. Notre interlocuteur précise que lors de sa
visite au centre, le wali d'Oran, tout en félicitant cette initiative, a promis
d'octroyer prochainement un minibus à l'association pour le transport des
malades qui ont des protocoles médicaux de chimiothérapie ou de radiothérapie
pour des durées allant d'une semaine jusqu'à 20 jours. En deux ans d'existence,
le bilan est encourageant et chez les membres de l'association, est né un
sentiment de satisfaction morale et du devoir accompli avec la contribution des
bienfaiteurs. Cette assistance matérielle est accompagnée par une présence
quotidienne des membres de l'association et leurs familles, étant donné qu'on
considère que le confort moral est déterminant même dans la thérapie. Toutes
les personnes qui gravitent autour du centre en font une préoccupation majeure
et deux ans après sa création, ce ne sont pas uniquement les initiateurs du
projet qui sont à pied d'Å“uvre, mais d'autres bénévoles qui adhèrent à cette
démarche humanitaire et de solidarité et comme l'a si bien dit le président, la
pérennité du projet est assurée et ce sont des jeunes qui adhèrent, chacun à sa
manière, à cette Å“uvre humanitaire. Le projet s'est avéré finalement très
porteur et à titre illustratif, en 2011, la structure a accueilli près de 280
malades adultes et cette année et au terme du premier trimestre, 80 malades y
ont séjourné. Au-delà de cette satisfaction quantitative, les membres de
l'association expriment leur humilité et modestie face au sourire du
pensionnaire. «Voir un malade sourire demeure notre seule récompense», dira un
membre de l'association. Lors du récent passage de Abdelaziz Belkhadem au centre d'accueil, le seul et unique du pays, l'association
a lancé un appel à l'adresse des bienfaiteurs de réaliser des structures
identiques étant donné que le manque en la matière est toujours important. Au
lieu d'agir à travers des actions isolées lors de certaines occasions, les
membres de l'association estiment que le devoir d'assister les citoyens en
détresse sociale doit être permanent à travers des structures d'accueil au
niveau de chaque wilaya. L'appel a eu un écho favorable étant donné qu'à Blida,
des citoyens ont organisé un téléthon pour réaliser
un centre similaire. A Oran, un second projet est en gestation et son
initiateur s'est inspiré de l'expérience de celui de Sidi Maarouf.
A l'intérieur de la structure, deux ailes réservées aux hommes et aux
femmes sont équipées de lits dans des chambres climatisées, de 3 à 5 places. Une
salle de séjour et une salle à manger accueillent les malades en plus d'une
cour en plein air. Le jour de notre visite au centre, on a remarqué la présence
de 9 femmes et un homme en provenance de la wilaya de Relizane.
Approché, ce dernier affirme qu'auparavant, il devait faire la navette chaque
jour, mais depuis qu'il est au centre, en plus d'être pris en charge totalement,
sa famille ne s'inquiète pas davantage pour lui.
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Posté Le : 25/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com