Acquit, grâce à sa science et à ses vertus, une réputation qui s’étend dans tout le Maghreb, il professa dans la plaine d’Eghris, berceau des M’Charif et eut comme tlamid renommés Sidi Ahmed-Ben-Ali; Sidi Daho ; Sidi Ali Ben-M’Barek de Koléa, Sidi Ammar-Cherif de Bordj-Menaïel, Sidi Saïd Gueddoura, devenu muphti d’Alger ; Si Sahnoun-El Hadj du Djebel Djebel-Tamdrara (Ouarsenis) et Cheïkh Brahim Rhobrini, de Cherchell.
Après avoir parcouru le Sahara et atteint Ouargla, où il créa une zaouïa dont les khouddam sont les Arb-Saïd (Chadoulia et Kadria), Sidi M’hammed revint à sa demeure du Chélif, dite Zaouïet Sidi M’hammed-ben-Ali où il continua son enseignement. Mais il ne devait pas tarder à être victime de l’austérité de ses opinions : vers l’an 980 de l’Hégire, Ben Chekor, bey turc de Mazouna, avant conçu le projet d’épouser Fathma-Bent-Benchâa, veuve de son père, une contestation canonique s’éleva et la question fut soumise aux eulama. Tous accordèrent la main-levée de l’opposition, sauf cheïkh M’hammed-ben-Ali-Bahloul el- Medjadji, lequel déclara formellement la chose Haram (illicite). Malgré les supplications, les injonctions et les menaces du Bey, le savant maintint la sentence et le mariage ne fut pas célébré. A quelque temps de là des tholba du marabout Benchâa, soudoyés par Ben Chakor, se firent admettre à la zaouïa ; et, une nuit, profitant du sommeil de Sidi M’hammed Ben-Ali, ils l’égorgèrent. Mais ce dernier, bien que la gorge tranchée, eut encore la force de leur crier : « ô maudits, mon sang rejaillira sur vous et sur le traître ! » le lendemain, le vénéré chef mourait ; et peu après affirmait sa sainteté par un miracle posthume : En effet, on avait tenté à trois reprises différentes de creuser sa fosse dans la crypte ; mais chaque fois l’eau jaillissant, rendait tout travail impossible. Sidi Bouali puîné du défunt, atterré par ce contre-temps, réfléchissait pendant la nuit au moyen d’y remédier, lorsqu’il perçu la voix de son frère ordonnant : « Demain à l’aurore, prends, toi-même, une pioche et creuse en avant du tombeau de notre père ; là, tu découvrira tout prêt un kbor voûté tel celui du Nebbi (le salut sur lui !) ». Ainsi procéda Sidi Bouali ; et, c’est dans ce miraculeux tombeau que repose le docte Fakih, dans la miséricorde de Dieu.
Quant au Bey Ben Chekor et à ses complices, le Dey Chaâbane, pacha triennal d’Alger, outré de leur sacrilège. Les fit massacrer sons merci, en rebiâ de l’an 1000 de l’Hégire (1592 J.C).
A l’occasion de cette fin tragique, le muphti d’Alger, Cheikh Saïd Gueddoura, ancien telmid de Sidi M’hammed-ben-Ali, adressa au frère et aux fils de ce dernier une remarquable Qaçida religieuse.
Sidi Bouali Ould Ali-Bahloul, succéda à son frère, il fut le chef d’une branche collatérale qui eut bientôt une octoramification.
Quant à Sidi Abderrahmane, fils aîné de de Sidi M’hammed-ben-Ali-Bahloul, il prit, après son oncle Bouali, la direction la zaouïa de Medjadja. Ce fut lui qui, au commencement de la XIe corne de l’Hégire, réunit les œuvres nombreuses juridiques et littéraires, de son père et de son oncle. Parmi les premières relevons : El alfiat bi-taçaouf (Commentaires de hadîts exposés par Sidi Abdallah ben Abi el Djmara, ainsi que par Mohammed ben Abou-l’Athia) ; Taouçoul-hakad fuza ahlou-Djeddi biendhi el-mafa ( ? illisible) ; une quarantaine de recueils de poésies diverses, la rédaction d’une controverse célèbre qu’il eut avec le muphti d’Alger Cheikh El Mathmathi, à propos de l’interprétation d’u hadîts, etc., etc.
Vers la fin de la onzième corne les Cheurfa de la Medjadja, divisés en deux Maisons alliées, les Oulad Sidi M’Hammed-Ben-Ali et les Oulad Sidi Bouali, obéissaient encore à un même chef.
Sidi Djilali -Ould- Abderrahmane ben Sidi M’hammed-Ben-Ali qui, savant réputé obtint bientôt une notoriété telle que son nom est encore cité par des eulama du Chélif, plusieurs de ces ouvrages sont recherchés : Charâ-el-Moukhammès, Chara-l’amïel el-Irahi fi-el-hadith ; Achïa Ala alfiat Bni-Malec. Il eut comme coadjuteur son frère.
Ali Bouhassoun-Ould- Abderrahmane, également érudit.
A partir d’eux, les Oulad M’hammed-ben-Ali, subissant l’influence spirituelle d’un même chef, se subdivisèrent en :
Oulad Sidi Djilali-ben-Abderahmane qui actuellement ont à leur tête le Bachagha Bouthiba-Benyamina ; et et en : Oulad sidi Ali-Bouhassoun-ben-Abderrahmane qui ont pour chef le se…… (mot illisible) Sidi M’Hammed-Ould-Benachitt.
Quant aux Oulad Sidi Bouali, ils s’érigèrent, dés cette époque, en maison distincte et sont aujourd’hui sous l’heureuse tutelle de Sidi Mohammed Ben Henni-Sayah, l’éminent Kadhi d’Orléansville.
Deux maisons de ces trois branches jouissent encore d’une grande influence politique : les Bouthiba-Benyamina et les Si Sayah Ben Henni Bouali. Quant à la troisième qui, d’ailleurs, a toujours eu un rôle plutôt maraboutique, elle est dignement représentée par celui que les eulama algériens reconnaissent comme savant :
Sidi M’hammed Ould Ahmed Benachith dit Cheïkh Benachith, né à Medjadja vers 1845. Après avoir psalmodiés les premiers versets du Koran, Si M’hammed fit de sérieuses études auprès de Cheikh Mohammed-El-Fellag, descendant de Sidi Djilali-ben-Abderrahmane et de Cheïkh Elhadj Zouaoui-el- El Medjadji, qui le préparèrent à suivre utilement l’enseignement supérieur que lui donna à l’Université Karouine, de Fez, le réputé Cheikh Guenoun. Très versé dans la jurisprudence, commentant aisément les hadîts, Cheikh Benachith est un mouderrès de grande autorité qui a initié son fils Ahmed aux arcanes de la de la Djarouada ? (mot illisible) et du fak’ha.
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Posté Le : 15/07/2021
Posté par : patrimoinealgerie
Source : cheliff.org