Algérie

Sidi Kebir face aux problèmes du quotidien L?oubli au pied de la montagne



Des familles entières vivent dans des habitations non équipées de système d?évacuation des eaux usées. Trois kilomètres de route serpentant au gré du cours d?eau asséché de l?oued Sidi Kebir, côtoyant les bâtisses imposantes de ce que furent les moulins Ricci puis la défunte société nationale Sempac, passant par le fameux barrage d?eau où les plongeons mémorables d?une jeunesse blidéenne irrémédiablement disparue font partie des souvenirs et arrivée silencieuse du côté du mausolée du père fondateur de la ville de Blida, Ahmed Sidi Kebir, mausolée qui devait être pris en charge pour son renouveau par une manne financière provenant des zaouïas. « On parle de 5 milliards de centimes mais nous n?avons encore rien vu », dira le président du quartier. Des familles solidaires afin que les doléances soient mieux présentées, mais tout le monde ici donne l?impression qu?on se moque des descendants des familles andalouses à l?origine de la création de la ville de Blida et qui totalisent près de 6000 habitants. « Nous prendrons soin du mausolée dès que possible et nous apporterons toute l?aide pour redorer ce qui semble avoir été terni », telles sont les paroles des responsables de la nouvelle entreprise des eaux de source, Nestlé, rapportées par un des héritiers de la garde du mausolée. La stèle commémorative devant être inaugurée par le président Bouteflika est restée telle quelle ! Même l?épitaphe ne figure pas encore. L?inauguration officielle de l?entreprise Nestlé a laissé un goût amer auprès des familles de Sidi Kebir. Cinq personnes seulement du quartier travaillent dans la nouvelle usine de Taberkachent et 3 autres sont incorporées dans le service de sécurité alors qu?il était prévu près de 40 emplois. « Nous sommes toujours mal pris en charge dans plusieurs domaines comme la santé où le médecin n?est présent qu?une heure par jour, ou le réseau de gaz naturel qui n?est pas encore fonctionnel, tout comme le renforcement de la puissance électrique qui quifait défaut », se lamente le premier responsable du quartier, lui-même propriétaire d?un bus assurant la navette avec la ville. « Nous nous prenons en charge mais n?acceptons pas que des interdits soient dressés à notre encontre par les responsables de la commune », dira un des habitants qui confirme que 37 familles vivent encore en 2008 sans évacuation des eaux usées. La commune mère a acheté un sac de chaux pour nettoyer la rue principale à l?occasion de la visite inaugurale de l?entreprise Nestlé. Les habitants ne comprennent pas encore quel est leur statut entre campagnards et citadins : « Nous n?avons pu bénéficier des allocations spécifiques pour l?habitat rural et nous ne sommes point considérés comme des citadins », estiment les habitants qui ont également soulevé la sensible question de la facturation de l?eau potable par l?ADE avec des excédents de consommation facturés à 360 000 DA pour beaucoup de familles. « Ridicule pour ce quartier d?où l?eau est pompée pour toute la ville et où elle est commercialisée en bouteilles pour le territoire national », dira un vieil homme qui semblait ne plus vouloir continuer à vivre et subir un tel « affront ».


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