Algérie

Sidi Fredj en tenue estivale


Incivisme et évasion musicale... Sidi Fredj, la jolie carte postale qui a constitué pendant plusieurs années le symbole du tourisme algérien, manque de couleurs. Chaque jour, l?endroit est fréquenté par une ribambelle d?enfants et des jeunes en mal de loisirs. Ils viennent beaucoup plus pour noyer leurs frustrations, se « rincer l??il » et importuner les filles que de passer des heures agréables au bord de l?eau. C?est partout la même chose d?ailleurs. Quelques familles viennent, quand même, avec leur glacière planter leur parasol. Les femmes nagent en maillot, rarement en bikinis. D?autres en robe longue, les cheveux serrés dans un foulard se contentent de mouiller leur pieds. Les gendarmes sont sur le qui-vive. Ils veillent à la sécurité des vacanciers et la Protection civile tente d?arracher aux flots les imprudents. Sachets en plastique, papiers, bouteilles, canettes de boissons gazeuses et restes de melon jonchent le sable, surtout le soir lorsque le soleil se couche. « Il faut voir ce qu?on trouve lors de nos rondes », nous déclare un agent de sécurité. La plage est dans un état de désolation inimaginable. L?incivisme devient une habitude. Il y a des poubelles mais peu d?estivants ont le réflexe de jeter leurs papiers dedans. Sans changement de mentalité, le tourisme restera un v?u pieux. « Il faut voir et revoir le film Les vacances de l?inspecteur Tahar pour avoir une idée sur les années fastes de notre tourisme (les années 1970) », souligne un enseignant rencontré à l?hôtel El Riadh. L?hôtel, cédé en totalité à la Société moderne libanaise pour la construction, va rentrer dans une nouvelle phase de développement. Le propriétaire a de grands projets. Il a déjà envoyé plusieurs équipes pour évaluer les installations techniques avant de dévoiler ses plans futurs. C?est Sonatrach qui a sauvé la mise en réservant à Azur Plage et El Manar. En effet, les clients sont composés essentiellement de familles des travailleurs du puissant groupe pétrolier. Les émigrés ne sont pas venus en grand nombre cette année aussi. Les nationaux préfèrent la Tunisie où ils bénéficient d?un meilleur rapport qualité/prix. Au Casif, c?est pratiquement toujours la même rengaine. Les artistes arabes ou nationaux qui se produisent à Timgad et El Djamila viennent y chanter l?amour, la tendresse, la séparation, la déception et la patrie. Ils ont tendance à user un peu trop des chansons « à l?eau de rose ». L?air du temps, diront certains. Il y a des soirs, c?est plutôt une explosion de décibels... Des chebs s?autoproclament rois de la scène. La foule des jeunes en délire reprend les refrains exprimant à sa manière sa soif de vivre son époque. Certains artistes lui tendent le micro. La recette du succès ? Toujours la même : ils prennent une belle phrase du style « Nsell fik ou ana nebghik ya aïnya » et ils mettent une belle musique là-dessus et voila le tube d?enfer de l?été. Les spectacles sont organisés chaque année par l?ONCI à telle enseigne qu?on oublierait que le théâtre en question est la propriété de l?EGT Sidi Fredj.
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